Dans la matinée du dimanche 15 mai, les bénévoles de l’association Coral Restoration, épaulés par leurs homologues de l’association d’Anse des Cayes, ont organisé une opération de nettoyage des déchets sur les plages de l’Anse des Cayes et de celle des Lézards. Des déchets en tout genre ont ainsi pu être récupérés et empilés sur une zone de ramassage avant d’être emportés lundi matin par les agents de la Collectivité. Sur sa page Facebook, Coral Restoration dresse la liste des objets collectés.
L’association mentionne notamment un filet de pêche dans lequel était pris au piège un rostre de marin. « Cela nous montre encore une fois, l’impact négatif que ces filets dérivant en mer ont sur la vie marine avant d’impacter les récifs en s’échouant sur nos côtes », commente Coral qui a également récupéré deux dispositifs de concentration de poissons dérivant et « provenant de navires senneurs (navires de grande taille, entre 40 et 150 mètres, qui emploient près d’une trentaine de marins, ndlr) pêchant près des côtes de l’Afrique ».
L’association précise qu’un travail effectué depuis plusieurs années avec le biologiste marin Tom Pitchford lui a permis d’identifier le propriétaire de ces dispositifs. «La bouée noire fabriquée par la société Satlink en Espagne, ainsi qu’un radeau en bambou étaient possédés par le navire Liberty Grace battant pavillon du Libéria, explique Coral. Sur ces deux dispositifs : celui en bambou est très utilisé avec des morceaux de filets ayant beaucoup d’impact néfastes sur la vie marine. Le deuxième, la bouée noire (dite écologique), est très utilisé à ce jour par les navires senneurs. Malheureusement, dérivant très vite à la surface de l’eau, nous en retrouvons beaucoup et souvent des filets y ont été ajoutés pour les ralentir en mer. »
Il est précisé que l’utilisation des DCP (dispositifs de concentration des poissons) est controversée et fait l’objet d’examens « de plus en plus minutieux » par rapport aux effets qu’il peut avoir sur les différents écosystèmes. « Y compris des niveaux élevés de prises accessoires d'espèces menacées et protégées : les espèces marines, la récolte de grands volumes de poissons juvéniles, et la contribution à la pollution des océans et les menaces associées aux habitats côtiers sensibles », insiste l’association, qui rappelle que pas moins de dix-neuf de ces dispositifs ont été récupérés autour de Saint-Barth au cours des trois dernières années. « Cela est énorme pour une si petite île », constate Coral Restoration.