Le Code de l’environnement nouvelle version comportera a priori un article interdisant l’usage des plastiques jetables sur l’île.
Vaisselle, pailles, gobelets… L’an prochain, tous les objets plastiques à usage unique -hors bouteilles d’eau- devraient être bannis de l’île. Cette mesure fait l’objet d’un article dans le futur Code de l’environnement, en cours d’écriture.
A Saint-Barth, rien qu’avec les bouteilles d’eau, la consommation de plastique est très importante. Ces déchets sont traités avec les ordures ménagères, c’est-à-dire incinérés à l’usine de Public. On ignore donc leur volume exact. Les bouteilles pourraient être recyclées. « La presse à cartons peut être utilisée pour le plastique », indique Thierry Gumbs, directeur adjoint du site de propreté. Pour autant, la pertinence d’un recyclage plastique à Saint-Barth n’est pas évidente. En brûlant, grâce au traitement des fumées de l’usine, l’impact environnemental des plastiques est quasi nul. Il n’en irait pas de même s’ils étaient compactés puis expédiés vers une société spécialisée, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. « En les jetant aux ordures ménagères, vous faites le bon geste », assure Stéphane Bertrand, directeur du développement de Dalkia Wastenergy. « L’incinération nous permet de fabriquer l’eau potable à Saint-Barthélemy, c’est vertueux. Le plastique, au départ, c’est du fioul. Mettre du fioul dans un cargo pour transporter du fioul, cela n’a pas vraiment de sens. »
Incivisme quand tu nous tiens
Le réel problème du plastique relève donc de l’incivisme, renforcé par son usage unique (qui représente 50% des objets plastiques dans le monde). La seule pollution de cette matière, si elle était systématiquement jetée au bon endroit, serait sa fabrication à base d’énergie fossile, le pétrole ou le charbon.
D’où l’importance d’adopter de nouveaux gestes pour diminuer notre consommation. C’est là qu’intervient Laura Châtel, de l’association Zero Waste, qui a listé quelques idées hier à destination du public des Assises. Elle souligne d’ailleurs que l’insularité facilite la mise en place de dispositifs simples.
Exemple : les fontaines à eau (plate et pétillante) de San Francisco, qui dans les événements remplace la distribution de bouteilles d’eau. Avec des petites gourdes stylisées, pour donner envie de les utiliser. Autre idée qui entre de plus en plus dans les mœurs, l’utilisation « d’éco cup » à la place des gobelets, ou encore de conditionnements réutilisables pour les plats à emporter. Le système a séduit à Fribourg, où les Allemands peuvent boire leur café à emporter, puis déposent le contenant dans l’un des commerces partenaires (ils sont nombreux), ou il sera lavé et réutilisé. « Ce qui est intéressant dans ce dispositif, c’est qu’il n’y a aucun intérêt économique, ni pour les commerçants ni pour les consommateurs, et pourtant ça fonctionne. Aujourd’hui, 25.000 gobelets réutilisables sont en circulation à Fribourg », explique Laura Châtel. Consommer, c’est voter, disait l’autre