Saint-Barth -

©Karl Questel

Une nuit à couper... La lumière

L’Agence territoriale de l’environnement organise ce samedi 15 octobre, en partenariat avec la Collectivité territoriale, la quatorzième édition de la manifestation baptisée « Le jour de la nuit ». Ainsi, dans la nuit de samedi à dimanche, la Collectivité s’est engagée à éteindre les éclairages de tous ses bâtiments officiels. « Il s’agit de mettre en avant la problématique de la pollution lumineuse, explique Cécile Berton, responsable éducation à l’environnement au sein de l’ATE. Cela concerne aussi la qualité de vie des habitants. Pour tous ceux qui sont tournés vers la biodiversité, cet événement est une occasion de parler des répercutions que la pollution lumineuse peut avoir sur la faune et la flore. »
Cécile Berton évoque notamment la question du cycle de vie des arbres qui est naturellement perturbé par la pollution lumineuse. « Sans une alternance du jour et de la nuit, des écosystèmes sont détruits », rappelle-t-elle. La Collectivité territoriale va donc jouer le « jeu » dans la nuit de samedi à dimanche. Toutefois, ses services ont d’ores et déjà été invités par la présidence à se pencher sur des solutions permanentes pour tendre vers une meilleure maîtrise de cette pollution. Comme le fait de baisser la luminosité des éclairages publics au cœur de la nuit. Ce qui devrait être fait tout au long du week-end. Dans le même temps, l’ATE espère que la population suivra l’exemple de la Collectivité lors de ce « Jour de la nuit ».
Pour inciter les indécis à participer et éteindre leurs lumières dans la soirée et la nuit de samedi à dimanche, l’Agence insiste sur le fait que la pollution lumineuse à Saint-Barth est importante. « On constate un impact sur les insectes, qui subissent une sur-prédation de la part d’espèces qui chassent la nuit en profitant des éclairages, souligne Cécile Berton. Il existe aussi des conséquences sur la ponte des tortues marines. Celles-ci s’orientent vers les points lumineux pour aller pondre, comme le font les tortillons lors des émergences. »
La pollution lumineuse affecte également l’observation du ciel. Jordan Blanchard, qui a pour passion l’astronomie et qui va proposer samedi soir une observation des étoiles et des planètes à l’aide de trois télescopes, estime que si la pollution lumineuse est réelle à Saint-Barth, elle est bien pire ailleurs. Notamment à Saint-Martin. « Le souci est toujours l’éclairage urbain, constate-t-il, mais il faut avouer qu’avec le passage de l’ouragan Irma, beaucoup ont été arraché. Et puis, pour l’observation astronomique, la nouveauté a du bon. Avec les lampes Led, on a moins d’infrarouge, donc moins de blocages pour faire de l’observation. » Samedi soir, avec toujours les réserves liées aux incertitudes météorologiques, Jordan Blanchard prévoit d’observer Saturne vers 19 heures puis Jupiter vers 20 heures. « Ensuite, ça dépendra vraiment de la météo, mais on pourra peut-être voir Mars et la lune. » Mais il insiste sur Jupiter et s’enthousiasme : « C’est la meilleure année pour l’observer car elle est très proche de la Terre. » Avis aux amateurs, les astres seront au rendez-vous.

Le programme

Samedi, plusieurs animations vont être mises en place à l’ATE (à l’ancienne station météo, sous le phare de Gustavia).

• De 16 à 18 heures, des ateliers créatifs vont se tenir avec Vicky’s Féérie, sur le thème des animaux et de la pollution lumineuse. Une animation gratuite à destination des enfants de 6 à 10 ans. Inscriptions obligatoires au 0590.27.88.18.

• A 19 heures, dans les jardins du Fort Gustaf, des contes pour enfants.

• De 19 heures à 21h30, observation des étoiles au télescope avec Astro StBarth puis projection d’astro-photographies. Gratuit, entrée libre.

• A 19 heures, une balade à la découverte des animaux nocturnes dans le jardin. Dès 7 ans, gratuit et sur réservation (au 0590.27.88.18).

 

 

Journal de Saint-Barth N°1489 du 13/10/2022

Une nuit à couper... La lumière
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