Photo > Thoïne Nebot (responsable développement EDF), Jérôme Roch (directeur régional de l’Ademe), Damien Bilbaut (directeur régional EDF), Bruno Magras (président de la Collectivité), Guillaume Credoz (chef du service efficacité énergétique EDF), Micheline Jacques (présidente de l’ATE), Pascal Peuchot (services techniques de la Collectivité), Olivier Basset (représentant de la préfète à Saint-BArthélemy et Sébastien Gréaux (directeur de l’ATE).
Une convention a été signée par anticipation hier entre l’Etat, l’Ademe, EDF, l’ATE et la Collectivité. Elle est le premier pas vers la création à Saint-Barth d’un Comité de maîtrise de la demande en énergie.
Mercredi, la salle du conseil accueillait la signature d’une convention, première pierre de la politique énergétique de l’île. Toutefois, elle ne sera réellement entérinée que lorsque la Collectivité aura signé un accord avec l’Etat français, a priori en début d’année 2020.
L’objet est la création d’un Comité de maîtrise de la demande en énergie. Il réunira la Collectivité, EDF, l’Etat, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’ATE, autour d’un but commun : réduire la consommation d’énergie sur l’île.
Pour cela, le Comité disposera de plusieurs leviers. Il pourra mettre en place des campagnes de sensibilisation notamment dans les écoles ; il lui sera aussi possible de commander des études sur des sujets précis, et surtout il apportera des aides financières au territoire pour l’inciter à consommer moins d’électricité.
Une fois que l’Etat aura signé la convention avec la Collectivité sur le maintien de la péréquation tarifaire, donc de la CSPE que chaque Français paie (Contribution au service public de l’électricité), le Comité disposera d’un budget évalué à plus de 2 millions d’euros (issu de la CSPE, justement) pour mener à bien sa mission.
Avec l’évolution statutaire de Saint-Barthélemy, la Collectivité a hérité de la compétence énergie sur son territoire. Mais le temps qu’elle se saisisse du sujet, et que les discussions avec l’Etat aboutissent, l’absence de cadre juridique empêchait EDF de conduire des investissements sur l’île. L’opérateur pourra le faire quand la fameuse convention sera signée, en début d’année prochaine.
A partir de là, le Comité pourra se réunir et se mettre au travail. L’aspect incitations financières est le plus important. En effet, il pourra proposer des aides financières pour la rénovation de l’isolation des bâtiments, l’achat de climatiseurs nouvelle génération, ou encore l’installation de chauffe-eaux solaires. Cela s’ajoutera aux financements déjà proposés par la Collectivité, via l’ATE, pour favoriser l’investissement dans l’énergie solaire. Ces aides passeront par les entreprises locales du secteur, qui grâce à ce soutien pourront faire baisser la facture finale de leurs clients.
Le cadre précis des actions de maîtrise de la demande d’énergie n’est pas encore défini, puisque le Comité est encore en phase de constitution.
Bientôt une hausse des prix
Aujourd’hui, un mégawatt coûte quatre fois plus cher à produire que ce qu’il est vendu au client par EDF. La différence est compensée par l’Etat français via péréquation tarifaire, issue de la CSPE. La convention que la Collectivité doit signer avec l’Etat actera le maintien de ce dispositif. Avec une condition : qu’EDF soit dispensée du paiement des droits de quai et de la taxe sur le carburant importé. L’Etat laisse le choix à la Collectivité : soit elle exonère l’entreprise, soit elle compense par une hausse du tarif de l’électricité. La seconde option est préférée par le Président (JSB 1348), qui envisage également de faire payer davantage les plus gros consommateurs. Une fois la convention signée, Saint-Barthélemy pourra se doter d’un Code de l’énergie, largement inspiré du code national, et d’une PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie), qui définit une stratégie sur cinq, dix voire vingt ans pour le territoire. Autre terme de l’accord avec l’Etat : la Com pourra définir des dispositions propres dans son code de l’énergie, tant qu’elle ne touche pas au montant de la CSPE.
A Saint-Barthélemy, le poste le plus énergivore est la climatisation. Viennent ensuite l’éclairage et le chauffage de l’eau. Toute l’énergie électrique provient de la centrale de Public, qui regroupe six moteurs fonctionnant au diesel. Les hôtels ou les grosses villas complètent par des groupes électrogènes privés.
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Jeudi dernier, la centrale frôle son record
Preuve que la saison a débuté bien tôt, cette année : l’usine EDF de Public a frôlé son pic record d’appel de puissance à un instant T, jeudi 14 novembre, avec 18,04 mégawatts. Le record historique date du 31 décembre 2016, avec un pic à 18,6 megawatts. Tous les indicateurs prévoyant une saison très chargée, EDF s’attend à dépasser ce chiffre dans les mois qui viennent.
JSB 1351