Une étincelle a suffi. Enfin, une étincelle… Pour l’heure aucune explication technique, si ce n’est un « défaut d’origine électrique », n’a été avancée pour expliquer les raisons précises du départ de l’incendie qui s’est déclaré dans un local de distribution de la centrale EDF de Public, lundi 10 juillet en milieu de matinée. En un instant, les machines de la centrale ont été arrêtées et toute l’île a été privée d’alimentation électrique. Un « black-out » soudain qui aura eu le mérite de mettre en lumière plusieurs indicateurs d’importance à Saint-Barthélemy.
La crise n’est pas terminée
Tout d’abord, s’il en était besoin, la réactivité et l’efficacité des équipes d’intervention du Service territorial d’incendie et de secours. En une poignée de minutes, douze sapeurs-pompiers sont arrivés sur les lieux à bord de trois véhicules. Il leur a fallu près de deux heures pour définitivement écarter le moindre risque de reprise d’incendie. Ensuite, le professionnalisme des équipes techniques d’EDF, qu’elles soient de Saint-Barth ou des îles françaises alentours, ainsi que la capacité d’organisation en temps de crise de l’entreprise. De fait, il a fallu moins de 48 heures à EDF, grâce au concours de la Collectivité territoriale et de la préfecture des Iles du Nord, pour parvenir à réalimenter la totalité des foyers de Saint-Barthélemy. Enfin, l’incident et ses conséquences a également fait apparaître la fragilité des infrastructures dont dispose l’île. Car, même si le courant est revenu dans tous les quartiers, la situation est encore loin d’être résolue.
Mardi à 15h45, après une expertise des machines, les techniciens d’EDF ont pu remettre en route l’un des deux principaux groupes (le 8) de la centrale. Celui-ci dispose d’une capacité de production de 7 à 7,5 MW. Plus tôt, quatre moteurs de 2,5 MW avaient déjà pu être réactivés. Ainsi, après avoir « tourné » à une puissance de 10 MW, la centrale a pu hausser sa production d’énergie à une moyenne quotidienne de 16 MW. Une puissance qui a permis de ralentir puis d’arrêter le dispositif de délestage par groupes de quartiers instauré dès lundi après-midi. Néanmoins, ce niveau de puissance est encore loin de la consommation habituelle à Saint-Barth, puisqu’elle s’élève quotidiennement à plus de 22 MW.
Moteur à la relance ce week-end
L’autre « gros » groupe de la centrale, le numéro 7, d’une capacité de production égale au numéro 8 (7 à 7,5 MW) reste à l’arrêt. Tout comme deux autres groupes de 2 à 2,5 MW qui sont actuellement en maintenance. La direction d’EDF Archipel Guadeloupe estime que l’un devrait pouvoir être relancé dès ce week-end. Le deuxième aux environs du 24 juillet.
Ainsi, en réalité, c’est en partie grâce à l’effort réalisé par une large frange de la population pour réduire sa consommation que la production actuelle s’avère suffisante. Mais aussi grâce aux arrêtés pris en urgence par la Collectivité. Des documents qui ordonnent la fermeture des enceintes sportives après 19 heures, et interdisent, notamment, le chauffage des piscines et l’utilisation des climatisations ainsi que de toute consommation électrique dans les villas inoccupées.
Un «effort collectif de sobriété»
Parallèlement, les habitants ont été invités à limiter leur consommation au « strict nécessaire ». Une requête qui a manifestement été entendue. Toutefois, comme précisé plus avant, Saint-Barth est encore loin d’être sortie de sa crise électrique. Aussi, EDF rappelle dans un communiqué que « l’effort collectif de sobriété est un levier essentiel en cette période tendue ».
De son côté, après une interruption liée à l’arrêt de la centrale, la Sidem a pu relancer sa production.
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