Un incident lors d’une manipulation de produits chimiques par des agents de la Saur, survenu le vendredi 11 octobre non loin de l’école Sainte-Marie de Colombier, a produit un nuage toxique qui s’est rapidement évaporé.
Quelques gorges irritées, de légers maux de tête, rien de plus. Néanmoins, le confinement d’une partie du quartier de Colombier, le vendredi 11 octobre, a créé un petit vent de panique. Particulièrement chez les parents des élèves de l’école Sainte-Marie lorsqu’ils ont appris qu’une « légère explosion », dixit la Collectivité territoriale, a été suivie de la formation d’un nuage toxique. Le résultat d’un incident survenu vers 9 heures dans un local de la Saur situé près du château d’eau, non loin de l’école.
Dans une courte publication diffusée sur un réseau dit “social”, la Saur, société responsable de la distribution de l’eau potable sur l’île, a résumé en quelques mots : «Un incident technique s’est produit lors du réapprovisionnement mensuel des produits de désinfection destinée à la distribution d’eau potable. L’intervention des services de secours et d’incendie et la mise en place des principes de précaution associés ont permis de maitriser rapidement cet incident. Cet incident n’a aucun impact sur la conformité et la qualité de l’eau distribuée. Tous les agents Saur vont bien. » De son côté, toujours en ligne, la Collectivité territoriale a évoqué « une explosion de faible intensité provoquée par un incident technique sur une cuve de produits chimiques d’une capacité de 1.000 litres ».
Un mélange hasardeux
Il est donc environ 9 heures, le vendredi 11 octobre, quand deux agents de la Saur effectuent une manipulation de routine. Néanmoins, alors qu’ils mélangent deux produits chimiques (de l’acide chloridrique et du chlorure de sodium), il semble qu’ils commettent une erreur de dosage. Un impair qui a pour conséquence le déclenchement d’une réaction chimique. En l’occurrence, une légère détonation suivie de la formation d’un nuage de fumée toxique. Celui-ci s’est élevé dans les airs et s’est rapidement diffusé sur un rayon d’environ 800 mètres.
Les secours sont immédiatement alertés. Dix-sept sapeurs-pompiers du Service territorial d’incendie et de secours (Stis) interviennent dans les minutes qui suivent l’incident, appuyés par la gendarmerie, la police territoriale et le Smur (structures mobiles d'urgence et de réanimation). Après examen, les deux agents de la Saur sont transportés jusqu’à l’hôpital de Bruyn, dont ils sortiront indemnes dans la journée. Parallèlement, un dispositif de sécurité est mis en place au sein de l’école Sainte-Marie de Colombier.
En effet, si le passage du nuage chimique a été relativement court puisque le vent l’a vite dispersé, il a toutefois provoqué quelques irritations chez une partie des élèves. Aussi, après l’annonce du confinement de l’école et des habitations voisines, les écoliers ainsi que les personnels de l’établissement ont été examinés par les deux médecins du Smur et celui du Stis dans un espace de rassemblement. Avec une attention particulière pour les enfants des deux classes qui étaient dans la cour lorsque l’accident s’est produit.
Plan de mise en sécurité
Les pompiers et le Smur sont intervenus dans l’enceinte de l’école Sainte-Marie pour examiner les enfants et le personnel.
Dans le même temps, par prudence et comme le veut la procédure en cas d’incident, la direction de l’école a déclenché son Plan particulier de mise en sécurité (PPMS). « Les enfants ont été examinés, explique la directrice de l’école, Laurence Rebatel. Il y a eu de petits maux de tête, quelques gorges qui grattaient un peu, mais aucune séquelle. »
Le lieutenant Christophe Laurens, commandant du Stis, a fait le même constat. Ce qui n’a pas empêché de nombreux parents, désireux de récupérer leur enfant, de laisser s’exprimer leur inquiétude par quelques emportements. Une humeur qui s’est apaisée lorsqu’ils ont eu la confirmation que la santé des écoliers n’était pas en danger.
La route d’accès à l’école a été bloquée tout au long des opérations. Conseiller territorial chargé des affaires scolaires, Francius Matignon s’est rendu sur les lieux pour suivre le déroulement des interventions. Présent à Saint-Barthélemy, le préfet délégué des Iles du Nord, Vincent Berton, s’est également déplacé sur le site de la Saur et à l’école Sainte-Marie. Le président de l’Ogec (Organismes de gestion de l'enseignement catholique), Jean-Charles Gréaux, était aussi sur place. « Dès que je l’ai su, je suis venu à l’école et les pompiers étaient déjà là », raconte-t-il. De sa maison, en contrebas de l’école, il assure qu’il sentait une forte « odeur d’ammoniaque ». Au final, plus de peur que de mal. Mais une belle frayeur quand même.