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La Cem invite à solliciter le Fonds national pour l’emploi

S’il est un organisme territorial qui semble faire flèche de tout bois depuis la rentrée de septembre, c’est sans nul doute la Chambre économique multiprofessionnelle (Cem). Révision du plan d’action, réorganisation, développement de projets, la nouvelle direction entend avancer à grande vitesse pour atteindre ses objectifs. L’un d’entre eux n’est autre que la mise en place d’un véritable réseau de formation. Une entreprise des plus complexes que la Cem a décidé de prendre à bras le corps. Ainsi, lundi dernier à la capitainerie de Gustavia, une réunion d’information a été organisée à l’attention des entreprises de l’île.

Des formations «gratuites»
Le but de cette matinée de rencontre, à laquelle une dizaine de professionnels de l’île a participé, était double. D’abord, il s’est agi d’informer les entreprises locales de la possibilité de solliciter le Fonds national pour l’emploi (FNE). Un dispositif d’Etat qui a pour vocation de relancer l’activité économique suite à la crise du Covid-19. Il concerne l’ensemble des secteurs d’activité qui ont été directement touchés par la situation. Ce Fonds de plusieurs milliards d’euros permet de financer entièrement des actions de formation, sans limite de prise en charge ni du nombre de participants. « Il s’agit d’une possibilité unique offerte aux entreprises de Saint-Barthélemy de monter en compétence », affirme Grégory Guérot, responsable du centre de formation de la Cem. Seul impératif, le respect des délais de dépôt de dossier. Si les formations peuvent être réparties sur toute l’année 2022, les demandes doivent être déposées avant le 10 décembre de cette année.

Collaboration avec un organisme de formation
Pour être certain que les entreprises disposent de l’ensemble des informations nécessaires, la Cem a engagé une collaboration avec Umih Formation. Spécialisé dans les domaines de l’hôtellerie et de la restauration, Umih est un centre basé aux Antilles et en Guyane. A travers ce partenariat, la Cem veut proposer des Masterclass auxquelles participeront des professionnels reconnus mais aussi des formations pour les acteurs du tourisme. De fait, la cible visée est multiple avec les hôtels, les restaurants, les compagnies aériennes, les loueurs de voitures ainsi que les professionnels de l’immobilier.
Déléguée régionale d’Umih, Catherine Gombart a animé la rencontre de lundi. Après une présentation des compétences et des offres de l’organisme, les échanges avec les professionnels présents dans la salle ont pu débuter. Car inciter à la formation est une chose et connaître les besoins réels des acteurs locaux en est une autre. Particulièrement dans des établissements dont la clientèle haut de gamme réclame un service irréprochable. Donc, des employés parfaitement formés à ce type de service.

Une formation globale d’avant saison ?
Un intervenant confirme que l’attractivité de l’île permet de ne pas subir une pénurie de personnel. En revanche, comme le précise une autre participante : « On est parfois obligé d’ouvrir en sous-effectif en raison de l’impossibilité de loger le personnel. » La solution avancée par la Cem est de concentrer les efforts sur la formation locale. La réflexion est simple : un jeune de l’île dispose déjà d’un logement et, bien formé, il pourra intégrer les entreprises locales qui n’auront pas à se soucier de lui trouver un toit. « La plupart des jeunes que je rencontre sont effectivement intéressés par les métiers de barman, de sommelier, de pâtissier, assure un professionnel de la restauration. Le problème est qu’ils partent parce qu’ils ne peuvent pas se former localement. » Toutefois, rien n’indique qu’après avoir suivi une formation localement ils ne partiront pas voir si l’herbe est plus verte ailleurs.
Une inquiétude est formulée par l’une des intervenantes. Elle concerne « un turnover qui n’est pas toujours de qualité sur certains postes ». Elle insiste alors sur l’intérêt de se tourner vers des formations spécifiques afin de répondre aux exigences de la clientèle de Saint-Barth. Catherine Gombart émet alors l’idée d’organiser des formations globales d’avant saison pour l’ensemble des établissements intéressés. Une éventualité qui semble recueillir l’approbation des professionnels présents. « La formation est également un bon moyen de fidéliser les employés », rappelle Catherine Gombart.
Comme pour mieux appuyer l’initiative de la Cem, le représentant d’un hôtel de l’île explique que son établissement a d’ores et déjà fait appel au FNE pour lancer des formations en 2022. Une initiative que la Cem espère voir se reproduire avant la date de fin des dépôts de dossiers, le 10 décembre.

Journal de Saint-Barth N°1444 du 28/10/2021

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