Le projet de délocalisation des écoles de Gustavia sur un terrain de la plaine de Saint-Jean a été abandonné suite à un vote du conseil exécutif de la Collectivité territoriale, le mercredi 11 janvier. Ou plutôt, comme le précise le président, Xavier Lédée, le projet dans sa configuration actuelle a été écarté au moyen d’une procédure d’abandon de projet. Tout est dans la nuance mais elle a son importance. D’autant plus que Xavier Lédée l’assure : « L’option de déplacer les écoles reste d’actualité. Il n’est pas abandonné. » Pour le président de la Collectivité, qui n’a jamais caché son scepticisme concernant le projet de son prédécesseur, Bruno Magras, il s’agit de mener une réflexion plus approfondie sur le sujet. Mais pas uniquement sur le déplacement des écoles.
« Déjà, dans un premier temps, quand on voit le niveau de circulation à Saint-Jean, je pense que ça justifie de s’interroger sur l’impact que pourrait avoir l’implantation d’une nouvelle structure de ce genre, explique Xavier Lédée. Depuis que la décision de délocalisation a été prise, l’île a évolué. Prendre une telle décision nécessite donc de réfléchir quelques mois supplémentaires. Tout ça ne se fait pas en cinq minutes et il y a de grosses sommes à engager. » Lorsque le président songe à une délocalisation des écoles, il pense également à la cantine scolaire ainsi qu’au collège. « Il faut donc réfléchir à toutes les incidences, insiste-t-il. Aujourd’hui, sur la parcelle concernée, il n’y a pas assez de place pour regrouper les écoles et le collège. »
Malgré cette volonté de suspendre l’avancée du projet porté par l’ancienne majorité territoriale, Xavier Lédée a souhaité maintenir le concours d’architecte, déjà bien lancé. Le jury a ainsi retenu un projet parmi les trois présentés. « Le règlement stipule que seuls les candidats non retenus sont payés (à hauteur de 25.000 euros), souligne le président de la Collectivité. Pour le lauréat, cette somme est allouée à son budget pour la réalisation du projet. Or, comme il est mis en stand-by, le comité exécutif a pris la décision d’allouer cette somme à l’entreprise lauréate. » Et Xavier Lédée de préciser qu’une même procédure avait été suivie pour le projet de nouvelle caserne des pompiers. « C’est uniquement une question de cohérence budgétaire », affirme le président.
Quoi qu’il en soit, cette décision n’a pas fait que des heureux.
Notamment les élus d’opposition du groupe Saint-Barth d’Abord (lire ci-contre), qui dénoncent l’abandon du projet de délocalisation. Une manifestation qui n’est guère appréciée par Xavier Lédée. « Je dénonce cette façon de faire de l’opposition qui se jette sur le terme abandon, gronde le président. Cela relève de la désinformation et de la manipulation pour faire du buzz. Cela revient à semer la zizanie pour des objectifs purement politiques. »
Au-delà de ces querelles entre élus, la délocalisation des écoles – et du collège ? – de Gustavia à Saint-Jean a donc pris un coup dans l’aile. Temporairement, selon le président de la Collectivité.
Saint-Barth d’Abord regrette l’abandon d’un « projet essentiel » |