Bruno Magras souhaitait un retour de tous les élèves à l’école, en même temps, mais la dérogation pour Saint-Barth n’a pas été inscrite dans les textes. Les écoliers auront donc école par petits groupes à compter du 12 mai, et le collège n’accueillera pas d’élève avant le 18 mai.
Si Bruno Magras et la préfète Sylvie Feucher étaient d’accord pour une reprise généralisée des élèves dès la semaine du 11 mai, ce n’est pas ce qui se produira.
Le recteur de Guadeloupe avait également donné son accord de principe pour une reprise de tous les élèves en même temps. Mais une rentrée scolaire normale, avec 30 élèves par classe et autant de parents devant le portail, est incompatible avec le respect des consignes sanitaires. La circulaire du 4 mai signée par le ministre Jean-Michel Blanquer ne mentionne aucune exception au plan fixé par le gouvernement. Les établissements de notre île ni le recteur ne peuvent prendre seuls la responsabilité d’aller à l’encontre des dispositions nationales.
A Saint-Barthélemy, les écoliers reprendront donc le chemin de l’école le mardi 12 mai, après une journée de prérentrée lundi 11 réservée aux seules équipes pédagogiques. L’ébullition règne dans les établissements scolaires, le gouvernement ayant donné des consignes sanitaires lourdes à mettre en place, lundi 4 mai. Cela ne laisse qu’une petite semaine au personnel pour organiser les choses.
Les enfants du premier degré reprendront l’école par petits groupes, à raison de deux voire trois demi-journées hebdomadaires. Tous les niveaux sont concernés. Ils déjeuneront sur leurs tables de classes, des repas en barquettes leur seront fournis. L’enseignement à distance pourra se poursuivre l’après-midi pour les enfants restés à la maison, pendant que les écoles seront désinfectées. Les élèves seront accueillis chaque matin de façon échelonnée, pour éviter les attroupements, et iront en récréation les uns après les autres. Le plan précis de reprise doit être communiqué aux parents par chaque établissement, avec toutes les modalités à suivre.
Comme en métropole, le collège ne pourra accueillir des élèves qu’à compter du 18 mai. L’organisation est donc encore à définir. Mardi 5 mai, une semaine avant la rentrée, le protocole pour la maternelle était encore en cours d’élaboration, et les chefs d’établissement du premier degré dans leur ensemble travaillaient toujours sur les dispositions à prendre.
Aucun détail n’est laissé de côté par l’Etat :
- - Chaque établissement devra faire l’objet d’un nettoyage à fond avant réouverture.
- - Une désinfection quotidienne des locaux devra être respectée, et plusieurs fois par jour, les points clés de transmission, comme les poignées de porte ou les rampes d’escaliers, devront être désinfectés
- - Les groupes ne pourront pas excéder quinze élèves par salle
- - La distanciation sociale devra être respectée : au moins un mètre entre chaque table en classe, et un fléchage de circulation dans les écoles. La récréation se fera par groupes.
- - Les sports de contacts et les jeux de ballons seront proscrits au profit de sports compatibles avec la distanciation sociale, comme la course à pied
- - Les élèves devront se laver les mains en arrivant à l’école, avant chaque retour en classe, avant et après déjeuner, avant et après un passage aux toilettes, après avoir éternué, toussé, ou touché un objet potentiellement contaminé, et avant de quitter l’école. Le tout sous la vigilance du personnel encadrant.
- - Les cantines scolaires n’auront pas le droit de rouvrir à moins qu’elles ne satisfassent à toutes les garanties sanitaires ci-dessus.
Bruno Magras avait appuyé pour un retour à l’école de tous les élèves en même temps. Avec un respect minimal des gestes barrière, dont il ne voit pas l’utilité maintenant que le virus n’est plus en circulation sur l’île. « Il faut que le trouillomètre retombe à la normale », a-t-il lancé sur Tropik Fm vendredi midi. « J’ai peut-être été optimiste, mais si ce n’était que de moi, je n’aurais même pas fermé les écoles. »
A Saint-Barthélemy, l’enseignement à distance a bien fonctionné. Les enseignants, leurs élèves et les familles ont joué le jeu. « Ensemble ils ont mis en place des choses formidable avec le numérique, qu’il ne faudra pas abandonner », souligne Leela Connor Hanson, principale du collège Mireille-Choisy. « On a complété avec le papier, mais c’est une bonne formation à l’autonomie pour les collégiens. » Le vice-recteur annonce 0% de décrochage scolaire sur notre île.
JSB 1374