Les enseignants ne sont pas sortis de l’auberge ! C’est un lourd protocole qui sera mis en place dans les établissements scolaires du pays, pour leur réouverture à compter du 11 mai. Il a été publié sur le site du ministère de l’Education nationale, et ne laisse de côté aucun détail.
- - Chaque établissement devra faire l’objet d’un nettoyage à fond.
- - Une désinfection quotidienne des locaux devra être respectée, et plusieurs fois par jour, les points clés de transmission, comme les poignées de porte ou les rampes d’escaliers, devront être désinfectés
- - Les groupes ne pourront pas excéder quinze élèves par salle
- - La distanciation sociale devra être respectée : au moins un mètre entre chaque table en classe, et un fléchage de circulation dans les écoles. La récréation se fera par groupes.
- - Les sports de contacts et les jeux de ballons seront proscrits au profit de sports compatibles avec la distanciation sociale, comme la course à pied
- - Les élèves devront se laver les mains en arrivant à l’école, avant chaque retour en classe, avant et après déjeuner, avant et après un passage aux toilettes, après avoir éternué, toussé, ou touché un objet potentiellement contaminé, et avant de quitter l’école. Le tout sous la vigilance du personnel encadrant.
- - Les cantines scolaires n’auront pas le droit de rouvrir à moins qu’elles ne satisfassent à toutes les garanties sanitaires ci-dessus. Si ce n’est pas le cas, les parents devront fournir à leurs enfants un repas froid à manger directement dans la salle de classe.
Bruno Magras pour une rentrée normale
Ces consignes édictées au niveau national seront-elles assouplies à Saint-Barthélemy ? Le Président Magras est partisan d’une ouverture de l’école comme avant. Avec un respect minimal des gestes barrière, dont il ne voit pas l’utilité maintenant que le virus n’est plus en circulation sur l’île. « Il faut que le trouillomètre retombe à la normale », a-t-il lancé sur Tropik Fm vendredi midi. « J’ai peut-être été optimiste, mais si ce n’était que de moi, je n’aurais même pas fermé les écoles. » Vendredi soir, il en remettait une couche sur Radio Saint-Barth, plaidant pour « la reprise des écoles, comme par le passé. Il faut être raisonnable. Le virus ne circule plus sur l’île, tout peut tout à fait reprendre normalement. »
Le recteur de Guadeloupe, Mostafa Fourar, a donné le 24 avril son accord de principe pour « une reprise de l’enseignement en présence, selon les modalités différentes de celles prévues sur d’autres territoires. » Mais ce n’est pas si facile que cela : difficile de revenir d’un coup à des classes à trente élèves, dans la période que nous vivons. Une partie des enseignants s’y oppose, et une partie des parents ne mettra pas ses enfants à l’école dans ces conditions. Commentaire acerbe de Bruno Magras, toujours sur Radio Saint-Barth, samedi : « Vous savez comment fonctionne l’Education nationale ; pour certains, si les écoles ne devaient redémarrer qu’en septembre, ce ne serait pas trop mal, ça permettrait d’en profiter un peu ! »
Une semaine avant le jour J, nous ignorons encore l’organisation à Saint-Barthélemy de cette rentrée des classes inédite. En coulisses, les discussions avancent. Des cours par petits groupes, répartis entre le matin et l’après-midi, pourraient être mis en place. Les services de l’Education nationale, décisionnaire sur la question, devraient annoncer rapidement ce qu’il en est.