Malgré un report de dix jours (du 2 au 13 septembre), la levée d’une partie des mesures sanitaires laissait augurer d’une rentrée scolaire relativement sereine. Si tel est effectivement le cas dans quelques établissements de l’île, d’autres rencontrent des difficultés.
La situation qui apparaît comme la plus contraignante est sans conteste celle à laquelle la direction du groupe scolaire de Gustavia est confrontée. Fin août, une annonce a été diffusée afin de trouver des candidats pour intégrer l’équipe pédagogique de l’école élémentaire. Un appel qui n’a manifestement pas été entendu. Depuis, sur décision de la rectrice de l’académie de Guadeloupe, la rentrée de la toute petite section (TPS) a été différée.
Déshabiller Pierre
pour habiller Paul
La professeure qui enseigne aux plus petits va prendre en charge une classe de cours élémentaire de première année (CE1), dépourvue d’instituteur depuis la rentrée. « Vous n’êtes pas sans ignorer la situation dans laquelle se trouve notre école, explique la direction dans un communiqué adressé aux parents de la toute petite section. A la rentrée nous avons fait le choix d’ouvrir toutes les classes obligatoires. » Les élèves de la TPS vont donc devoir patienter encore un peu avant de prendre le chemin de l’école.
La direction du groupe scolaire précise que des enseignants contractuels ont d’ores et déjà été recrutés. Toutefois, la signature de leur contrat n’a pas encore été effectuée auprès du rectorat. Lorsque cette étape sera atteinte, une date de rentrée sera fixée pour les élèves de la TPS et leurs parents en seront informés par l’établissement. « Nous savons que cette situation est loin d’être idéale, admet la direction du groupe scolaire. Nous avons conscience des difficultés d’organisation que cela entraîne. Sachez que nous avons fait le maximum à notre niveau et à celui de l’inspection. » Les équipes espèrent désormais que les dossiers de leurs futurs collègues seront traités dans les plus brefs délais.
La crainte du départ
anticipé
Au collège Mireille-Choisy, pas de problème d’effectif. En revanche, c’est pour trouver un toit à ses professeurs que la direction doit s’employer. Pour l’heure, deux enseignants n’ont pas encore de logement. « Nous avons fait les efforts pour que nous ayons tous nos professeurs, alors il ne s’agirait pas qu’ils soient dans l’obligation de repartir dans trois semaines », s’inquiète la principale, Emmanuelle Dubois. C’est la raison pour laquelle le collège se démène pour trouver des solutions. Avec une aide non négligeable de la Collectivité territoriale.
« La Collectivité est évidemment sensibilisée et s’efforce de trouver un maximum de logements, assure la principale. Mais il n’y a pas que nous. » Fort heureusement, le collège peut également compter sur l’investissement de parents d’élèves puisque certains n’hésitent pas à mettre à disposition des hébergements. La question de la pérennité reste toutefois posée.
Dans le dernier rapport annuel que le rectorat a consacré aux Iles du Nord, l’étude de l’ancienneté des personnels est éloquente. Ainsi, à la rentrée 2020 dans le premier degré, seuls 26,8% des enseignants affichaient une ancienneté supérieure à cinq ans (48,8% moins de deux ans, 24,4% de deux à cinq ans). Dans le second degré, ils n’étaient que 10% à avoir plus de huit ans d’ancienneté. La colonne « 5 à 8 ans » étant désespérément vide et celle des « 2 à 5 ans » restait figée à 20%. Pour résumer, 70% des enseignants du second degré quittent Saint-Barth avant même d’avoir bouclé deux années scolaires.
Fin du masque dans les écoles primaires?
A sa sortie du Conseil des ministres, hier mercredi 22 septembre, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a déclaré que le port du masque deviendra facultatif pour les écoliers du primaire à partir du lundi 4 octobre. Un allègement des mesures sanitaires qui ne concerne que les départements et territoires dans lesquels le taux d’incidence du virus est inférieur à 50 pour 100.000 habitants. En toute logique, les écoliers de Saint-Barth pourraient en bénéficier si le taux diminue d’ici à la date annoncée par le gouvernement. En effet, pour l’heure, le taux d’incidence sur l’île est encore supérieur à 50 pour 100.000 (61/100.000).