Adossée à l’un des poteaux qui soutiennent le préau dans la cour de l’école Saint-Joseph de Lorient, Marie-Jo Maes esquisse un sourire en observant les enfants qui jouent pendant la récréation. Un spectacle dont elle ne se lasse pas. Car sa carrière d’institutrice, Marie-Jo l’a débuté en 1980. « Si j’y suis encore, c’est aussi et surtout parce que je suis dans une bonne école avec des collègues sympas », hulule-t-elle dans un sourire.
Elle se lance dans l’enseignement en 1977 par trois années de formation à Grenoble, dans l’Hexagone. Puis, lors de l’année scolaire 1980-1981, elle effectue une année de remplacement. « Après, j’ai fait vingt ans ici », raconte-t-elle. Elle reprend ensuite la direction de l’Hexagone, plus précisément de la Dordogne, pour deux années. Mais l’appel lorientais est décidément irrésistible et Marie-Jo fait son retour à Saint-Joseph en 2003. Depuis, elle est restée fidèle au poste. « Je dois en être à mon 26e ministre de l’Éducation », s’amuse-t-elle. En réalité, ils ont été 21 depuis 1980. Néanmoins, certains ont été reconduits à plusieurs reprises dans leur fonction après des remaniements ministériels. Or, en 44 ans, la 5e République a épuisé trente gouvernements, de Pierre Mauroy « 1 » à celui de Gabriel Attal. Marie-Jo Maes connaitra donc bientôt son 31e ministre de l’Éducation nationale !
« La joie des enfants »
Quoi qu’il en soit, depuis 44 ans, l’institutrice a pu constater des évolutions notables dans le monde de l’enseignement. « On a de plus en plus de charge sur les épaules avec les enfants, ce qui n’était pas le cas avant », remarque-t-elle. Mais elle se félicite du fait que, désormais, les écoles soient en mesure de venir en aide aux élèves en difficulté. « Ce qui ne change pas, c’est la joie des enfants, assure Marie-Jo. Et puis je suis toujours heureuse de revoir les anciens, de découvrir leur parcours. On se dit que l’on n’a pas perdu notre temps. »
Avant de réunir ses élèves dans la cour et de les faire remonter en classe, Marie-Jo Maes assure : « Le métier, c’est un sacerdoce ! » Dont elle est la vivante et enthousiaste incarnation.
