Le moment tant attendu est enfin arrivé pour 77 élèves du collège Mireille Choisy de Gustavia. Samedi dernier, l’effervescence était palpable dans la zone d’attente pour l’embarquement sur le ferry à destination de Saint-Martin. Après la traversée, accompagnés de sept personnels de l’établissement scolaire et de deux parents, les collégiennes et collégiens ont pris un avion pour Paris avant de rallier la station de sports d’hiver des Gets, en Haute-Savoie. Une aventure bien méritée pour les adolescents qui ont pris une part active à la récolte de fonds pour financer leur séjour. Depuis, ils ont investi la station et le chalet Yaka, dans lequel ils résident. « Les enfants sont aux anges, certains nous disent qu’ils vivent un rêve », confie l’une des accompagnatrices. Car dans le groupe, près de la moitié des collégiens n’avait jamais eu l’occasion d’aller skier. Pour d’autres, le dernier séjour à la montagne remontait à de nombreuses années. Par conséquent, hormis les quelques habitués des cimes enneigées, ce voyage scolaire s’apparente à une véritable découverte.
Pas des vacances
Jusqu’à ce dimanche 26 mars, la joyeuse troupe va alterner les descentes à skis, les sorties en raquettes, les randonnées dans la neige et les séances de cours avec les sept enseignants qui les accompagnent. Car il n’est pas question pour les 77 chanceux, même si le voyage ressemble à s’y méprendre à des vacances, qu’ils prennent du retard sur le programme de l’année scolaire. De fait, avant le départ, les professeurs ont élaboré des cahiers de travail sur lesquels les élèves travaillent tous les jours. « Car ce ne sont pas des vacances », précise la principale du collège, Emmanuelle Dubois, qui réitère ses remerciements à l’Apel, aux commerçants et à toutes les personnes qui ont aidé au financement du séjour et à l’organisation des événements qui ont permis de récolter des fonds (tombola, bingo, etc). Sans oublier la Collectivité territoriale, cela va sans dire.
Avant d’embarquer sur le ferry, samedi dernier, les collégiens ne cachaient pas leur impatience. « C’est un beau voyage et on a travaillé dur pour y arriver, expliquait Maïwenn. Et puis il y a plein de personnes qui n’ont jamais vu la neige, donc j’ai hâte de voir leurs réactions. » Sa copine Océane fait partie de celles et ceux qui ont découvert les pistes de ski. « Ça fait bizarre de se dire que l’on va partir, souriait l’adolescente sur les quais de Gustavia. On est très fier de ce qu’on a fait. L’organisation va être très carrée ! » Pour Maylis, qui connait déjà la neige et Paris, c’est surtout « cool de voyager avec ses amis ». Pour Margaux, c’est le carton plein. « Je n’ai jamais été au ski, ça va être drôle, assurait-elle avant le départ. Et puis l’Assemblée nationale, le Louvre, le Sénat, je n'y suis jamais allée donc ça m’intéresse. » Car si la première semaine est consacrée aux sports d’hiver, la deuxième doit conduire les 77 collégiens à Paris.
A la découverte de la capitale
Certes, comme n’ont pas manqué de le faire remarquer des internautes à l’enthousiasme poussif, la période n’est sans doute pas la plus festive pour arpenter les rues de la capitale. Néanmoins, la perspective de s’engouffrer dans les couloirs de l’Assemblée nationale, du Sénat et de grands musées, de la Sorbonne mais aussi de partir à la découverte de lieux historique de Paris devrait permettre de surmonter la vue de quelques poubelles entassées sur les trottoirs. Ce sera également l’occasion pour ces futurs étudiants de prendre le pouls de la vie au sortir de leur île paradisiaque. Et ainsi d’en apprécier davantage encore les atouts.
Quoi qu’il en soit, comme l’expliquait Kurtis samedi dernier, sa grosse valise devant lui : « Le voyage de cette année va être déterminant. Parce si tout se passe bien, les prochains élèves de troisième pourront aussi partir. » La conscience de l’autre. Voilà qui pourrait être à la base d’un sujet de philosophie pour le bac. Mais pour les 77 collégiens, l’heure est encore à la glisse. Dimanche, ils prendront leurs quartiers dans une auberge des Buttes Chaumont. Jusqu’à leur retour à Saint-Barth, le 1er avril. Avec des souvenirs plein la tête.