Face à la pénurie d’enseignants dont souffre le groupe scolaire de Gustavia, l’amicale des parents d’élèves a écrit au rectorat le 10 février en lui proposant des solutions de logements. Sans réponse, les parents interpellent la rectrice d’académie dans un nouveau courrier.
Le 9 décembre, le 22 décembre puis le 10 février, l’amicale des parents d’élèves du groupe scolaire de Gustavia s’est fendue d’un courrier à l’attention de la rectrice d’académie, Christine Gangloff-Ziegler. Dans les trois cas, il s’est agi pour les parents d’interpeler la rectrice sur les dysfonctionnements dont souffre l’établissement mais, aussi et surtout, d’y apporter des solutions. Ainsi, dans chacune de ces missives, les parents indiquent notamment qu’ils s’engagent à trouver des logements pour les enseignants qui viendront à être affectés à Saint-Barth. Une aide cruciale tant l’enjeu du logement pèse sur la venue des personnels enseignants sur l’île. Pourtant, malgré ces propositions, les parents d’élèves n’ont pas reçu de réponse de la part du rectorat. A tout le moins au dernier courrier et malgré un accusé de réception. Un silence pesant qui a poussé l’amicale à adresser le 6 avril une nouvelle lettre à Christine Gangloff-Ziegler.
Un sous-effectif chronique
« Le 4 avril, soit sept mois après la rentrée 2021-2022 et après avoir attiré votre attention par le biais de courriers officiels, après la grève et la mobilisation des enseignants du groupe scolaire de Gustavia datée du 5 octobre 2021, après les rencontres avec l’inspecteur Christian Borrat le 9 décembre 2021, l’école primaire de Gustavia reste toujours en sous-effectif et cette situation est très aggravée dans le cadre de la circulation de la Covid et des protocoles sanitaires associés », écrit l’amicale des parents d’élèves. Elle constate que chaque semaine, des dizaines d’élèves sont régulièrement renvoyés chez eux, « sans communication préalable », tandis que d’autres son « ballotés » de classe en classe. Les parents expliquent que les enseignants en place, « courageux et tenaces », travaillent toutefois « sous pression » et ne sont la plupart du temps « plus en capacité d’enseigner de façon satisfaisante ».
L’amicale rappelle qu’à la rentrée 2021, un tiers des enseignants manquait à l’appel. Malgré les efforts de l’équipe pédagogique et des parents d’élèves, il manque toujours deux enseignants à temps plein et un remplaçant au sein de l’école. « Soit deux classes sur dix-huit auxquelles s’ajoutent ponctuellement des fermetures qui durent parfois plus d’une semaine et pour lesquelles les enfants ne bénéficient pas de la continuité d’enseignement, dans des conditions normalement attendues, remarque l’amicale. Ce qui devrait pourtant répondre à des engagements conventionnels de l’éducation nationale envers le territoire de Saint-Barthélemy. »
Trois chambres disponibles depuis janvier
Lorsque le rectorat évoque les difficultés d’attraction de Saint-Barth en raison de la « cherté » et de la « rareté » des logements, les parents d’élèves répondent en cherchant et trouvant des logements pour les enseignants manquants. Ainsi, depuis le 1er février, « trois chambres à 790 euros par mois (charges incluses) en collocation dans un appartement meublé et équipé sont disponibles pour l’année en cours », affirme l’amicale des parents. Des informations qui ont été transmises de longue date à l’inspecteur d’académie, au vice-recteur et à la rectrice. « Nous avons engagé les efforts nécessaires pour répondre aux besoins que vous avez exprimés, lance l’amicale. N’est-il pas urgent et juste que vous agissiez désormais ? »
Les parents d’élèves n’oublient pas de mentionner les conséquences de ce sous-effectif, comme l’impossibilité pour les professeurs d’assurer la continuité de certains enseignements et dispositifs, comme celui qui permet d’apporter de solides bases en anglais aux écoliers de l’île. Mais aussi d’évoquer l’absence d’un médecin scolaire, « ce qui n’a pas permis à de nombreux enfants de bénéficier d’une visite médicale cette année », écrit l’amicale.
Pour l’heure, plus qu’une réponse de la part du rectorat, ce sont des actes que les parents d’élèves attendent. Comme celle d’avoir la certitude que les recrutements pour la rentrée 2022 ont d’ores et déjà été lancés afin de ne pas commencer une nouvelle année scolaire dans les mêmes conditions qu’en septembre dernier.