Première sortie d’observation pour les CM1 de Gustavia en charge de la gestion de l’Aire marine protégée des îlets Petits Saints.
Palmes, masques et tubas, les enfants ne craignent pas de se jeter à l’eau, même si le temps est maussade. Dans le cadre de l’Aire Marine éducative (AME), une zone qu’ils gèrent sous la houlette de l’Agence territoriale de l’environnement, deux classes de CM1 de l’école de Gustavia ont procédé à leur première séance d’observation du site. Encadrés par Cécile Berton, de l’ATE, les plongeurs de Serial Divers, leur enseignante et quelques parents accompagnateurs, ils ont découvert les beaux fonds marins des Petits Saints, dans une eau transparente : éponges, coraux, poisson ange, sergent major, trompette, oursins… Et quelques colas curieux de toute cette agitation. Par groupes palmés, ils visitent et écoutent, concentrés au milieu des vagues, les explications des spécialistes. « J’ai adoré, je veux y retourner ! » s’exclame une fillette enchantée en remontant dans le bateau.
Responsabilité
S’ils sont si impliqués, c’est parce que la sortie scolaire est super, mais aussi parce qu’ils ont une responsabilité, comme les CM1 de l’an dernier : gérer ce site pour mieux le protéger. Après le bain de mer, ils rencontreront le couple Bouchon, deux docteurs en biologie marine qui assurent le suivi des récifs coralliens de la réserve naturelle de Saint-Barthélemy. Les universitaires assisteront les enfants dans la mise en place de leur protocole de suivi scientifique. Ainsi, chaque année, les gestionnaires des Petits Saints pourront étudier l’évolution du lieu. « L’an dernier, nous avions réalisé plusieurs prélèvements et fait analyser la qualité de l’eau, la température, la turbidité, et nous avions aussi étudié le type de fréquentation du site », rappelle Cécile Berton. Mais l’observation, ce n’est pas tout : les enfants ont une mission de protection et de sensibilisation. Une fois qu’ils auront listé leurs idées et leurs priorités, ils les soumettront à un conseil de la mer élargi, réunissant la Collectivité, l’ATE, le directeur du port, les représentants des pêcheurs, des clubs de plongée, etc. Quand tout le monde sera d’accord sur les actions proposées, les enfants pourront les mettre en application.
Idées
Des idées, ils n’en manquent pas. « Ils pourraient mettre en place, premièrement, un balisage du site. Ils ont pas mal parlé d’un sentier sous-marin, avec des panneaux explicatifs. Mais pour éviter l’entretien des panneaux et les éventuels cyclones qui les détruiraient, ils étudient aussi la piste des casques audio », détaille Cécile Berton. Comme dans les musées, les plongeurs pourraient ainsi observer les fonds marins tout en écoutant les explications sur ce qu’ils voient. « On pense aussi à réaliser une visite à 360° en ligne, avec des fiches espèces que les enfants réaliseront eux-mêmes. » Les propositions fourmillent, et chaque année, elles pourront encore s’enrichir, évoluer, sur la base du suivi scientifique. « La préservation de l’environnement, ça passe d’abord par l’éducation des enfants », commente Manu, gérant de Serial Divers, en regardant les petits trempés et ravis sauter du bateau sur le quai. Ceux-là, en tout cas, ils sont convaincus.