Dans la cour désertée du collège Mireille Choisy, cinq adolescents sont réunis sous un arbre. Assis sur un banc, ils rient, gesticulent, se lancent des plaisanteries de leur âge. Pour résumer, ils sont heureux. Sans doute en raison de cet éphémère sentiment de liberté qui surgit lorsque la fin de l’année scolaire retentit. Et plus encore lorsque l’examen qui marque la fin d’un cursus fait désormais partie du passé. Précisément, en ce mardi 2 juillet, les cinq camarades en ont terminé avec les épreuves du brevet des collèges. Un soulagement ? Davantage une libération, à les observer et à les écouter.
« Contente de l’Histoire ! »
Lundi 1er et mardi 2 juillet, ils sont 83 élèves de l’île à avoir planché sur les épreuves de l’examen. Les mathématiques pour débuter, puis le français, les sciences et, enfin, l’Histoire-géographie et l’enseignement civique. 75 candidats étaient des élèves du collège Mireille Choisy et huit passaient l’examen en candidat libre. Sans oublier les quelques adolescents atteints par un handicap qui ont pu aussi passer le brevet par le biais d’épreuves aménagées. « Je suis contente de l’Histoire et que le sujet soit la Guerre Froide », assure Liloo, 14 ans. Pour Anna, 15 ans, c’est plutôt le français qui a « bien marché», même si elle pense avoir aussi réussi l’épreuve d’histoire-géographie. « Mais pas les maths », glisse-t-elle. Jared, 14 ans, ne jure que par la technologie. « C’est le seul sujet que je connais bien, s’amuse-t-il. Mais j’avais révisé les autres. » L’année prochaine, il entrera en seconde au Canada. Anna restera à Saint-Barth en seconde générale. Comme Paul.
« Tout s’est bien passé, lance l’adolescent de 15 ans. J’avais déjà 325 points au contrôle continu, donc il me fallait juste quelques points de plus. » Assise à côté de lui, Morgane paraît sereine. « Je m’inquiétais pour certaines matières mais dans l’ensemble c’était chill », analyse-t-elle d’une voix joyeuse avant d’éclater de rire et de s’accrocher à une branche de l’arbre. En septembre, si tout se passe comme prévu, elle entrera en seconde générale en Nouvelle-Aquitaine.
« Vichy, c’est De Gaulle ou Pétain ? »
Plus loin dans la cour, Nolan, 15 ans, Jade, 14 ans, et Kesni, 13 ans, font le point sur leur performance. « La partie grammaire en français, je ne sais pas si c’est à cause du stress mais j’ai oublié plein de chose, peste Nolan. Alors qu’en maths, pas du tout. » Il dispose ainsi d’un peu de matière pour réfléchir avant son entrée en bac pro « relation vente et client ». Adossée au mur de l’escalier central, Jade est catégorique : « La physique c’était facile. » Elle va quitter Saint-Barth pour le Canada et des études d’anglais. Enfin, du haut de ses 13 ans (« Et demi ! »), Kesni s’interroge encore sur l’épreuve de français. « Il y avait des phrases formulées bizarrement, estime-t-il. Le langage était un peu soutenu et j’ai eu du mal. » Sans doute en raison de l’angoisse du premier examen. En septembre, il sera en seconde générale en Guadeloupe.
Derrière les trois, un groupe de copine sort de l’épreuve d’histoire-géographie. « Vichy, je ne savais plus si c’était De Gaulle ou Pétain », s’inquiète l’une. « Moi j’ai mis Mitterrand », lance sa camarade. Ce qui n’est pas totalement faux, mais cette réponse ne devrait pas lui valoir des points supplémentaires.
Rendez-vous le 11 juillet pour les résultats, qui seront affichés sur des panneaux à l’entrée du collège.
Des orientations variées pour la rentrée prochaine Sur les 75 élèves de troisième et les 36 des deux classes de seconde du collège Mireille Choisy, comme chaque année, les orientations sont très différentes. Particulièrement en termes de destination. Sur les 36 « seconde », cinq partent au Canada, cinq en Guadeloupe, quatre vont poursuivre leur scolarité par correspondance et les autres s’envolent pour l’Hexagone.
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