Une minute de silence chacun dans sa classe et un temps d’échange entre enseignants et élèves autour des valeurs de la République et de la triste actualité de ces dernières semaines. Comme tous les établissements scolaires de France le collège Mireille-Choisy a rendu hier hommage à Samuel Paty, dans la discrétion.
Pas d’élu ni de représentants de l’Etat, pas de journaliste, pas de rassemblement dans la cour. Pour autant hier, jour de rentrée décalé par rapport à la métropole, les écoles et le collège de Saint-Barthélemy ont suivi les consignes de l’hommage national à Samuel Paty. Ce professeur de Conflans-Sainte-Honorine a été assassiné le 16 octobre dernier non loin de son collège, pour avoir montré en classe des caricatures du prophète Mahomet signées Charlie Hebdo, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Un drame qui a profondément heurté la profession et le pays.
Au collège Mireille-Choisy, hier à 10 heures, les collégiens, chacun dans leur classe, ont eu un temps d’échange avec leurs professeurs respectifs sur le sujet. L’objectif, rappeler les valeurs de la République, mais surtout laisser les élèves s’exprimer sur leur ressenti par rapport à ces dernières et à l’actualité.
« Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. (…) » Chaque enseignant a lu à ses élèves la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs, datée de 1888. Ensuite la corne de brume a retenti dans l’établissement, pour une minute de silence, toujours en classe. Entre les contraintes sanitaires et la chaleur de 11 heures qui s’associe mal avec le port du masque, l’établissement a préféré éviter de réunir tous les élèves dans la cour pour un moment partagé.
Pour que le message s’inscrive dans un temps plus long, la direction du collège et les professeurs ont convenu de travailler, durant un mois, spécifiquement sur les valeurs de la République, avec un chapitre autour de la laïcité.
Si Saint-Barthélemy jouit d’un sentiment de préservation par rapport à l’actualité récente, l’idée est autant de leur inculquer les fondements de la société française, que d’instaurer une continuité avec leur avenir : beaucoup de ces élèves quitteront l’île pour suivre des études ou travailler en métropole.