Une semaine d’école, et rien de neuf sur les heures de cours qui ne seront pas dispensées à certains élèves en EPS, SVT, physique, musique ou technologie. L’Association des Parents d’élèves du collège Mireille-Choisy demande aux familles de se mobiliser en écrivant au recteur d’Académie de Guadeloupe, Mostafa Fourar.
Depuis la rentrée lundi 2 septembre, les parents de collégiens grincent des dents. Après une semaine de calage tolérée, ils aimeraient maintenant savoir quand leurs enfants pourront suivre normalement les programmes de technologie, SVT ou sport. L’administration du collège a de nouveau publié une offre d’emploi urgente pour un professeur de technologie, cette semaine.
Mardi soir, le sujet a été largement abordé au cours d’une réunion au collège. Mais c’est au niveau académique que cela se passe. « Nous aimerions coordonner les actions des parents », indique Stéphane et Isabelle Cloquell, respectivement président et vice-présidente de l’Apel (Association des parents d’élèves) du collège Mireille-Choisy. « Notre objectif, c’est que le maximum de lettres de parents d’élèves soient envoyées au rectorat. » L’Apel encourage aussi les parents à adhérer à l’association, pour avoir un maximum de poids dans la discussion. Elle espère rassembler 220 familles cette année, les inscriptions sont en cours*.
« Pénalisant pour les examens et l’orientation »
La semaine dernière, le représentant du recteur dans les îles du Nord, Michel Sanz, indiquait qu’il manquait six professeurs au collège le jour de la rentrée. Ce qui représente des heures de cours non dispensées dans différentes matières. « L’an dernier, des élèves ont eu, à la fin du trimestre, des notes manquantes dans certaines matières, comme l’EPS. C’est pénalisant pour les examens et l’orientation, mais aussi plus généralement pour le respect de l’égalité des chances », explique Stéphane Cloquell. Sur la moyenne générale du trimestre, une bonne note en sports peut parfois faire des miracles…
Outre l’urgence, l’Apel demande, pour endiguer ce problème récurrent, que le mouvement des enseignants titulaires se fasse au niveau des îles du Nord, et non plus au niveau académique qui englobe la Guadeloupe. « La Guadeloupe ou Saint-Barth et Saint-Martin, ce ne sont pas les mêmes projets de vie pour un enseignant. » En effet, les professeurs titulaires guadeloupéens n’ont pas forcément envie de s’installer dans les lointaines îles du Nord, et un enseignant qui demande à travailler à Saint-Barth peut très bien se retrouver au Gosier, ce qui ne correspondra pas forcément à son attente personnelle.
Faute de professeurs certifiés et titulaires à Saint-Barthélemy, l’Education nationale emploie donc de nombreux contractuels, chaque année. Des personnes qualifiées dans leur domaine mais dont la formation n’est pas celle de l’enseignement. « Certains sont très bien. Mais cette pratique comporte un risque sur la qualité de l’enseignement, et a tendance à dénigrer le diplôme et la formation des titulaires », indiquent les Cloquell. C’est aussi favoriser des emplois plus précaires et moins bien payés. En détachant le mouvement des titulaires des Îles du Nord et de la Guadeloupe, « cela augmentera les chances d’avoir des professeurs certifiés et titulaires à Saint-Barth. Peut-être que le statut de Collectivité d’outre-mer peut être pris en compte pour que l’on fasse la même chose qu’en Polynésie, où les enseignants ont le statut d’expatriés. »
Autre handicap pour attirer les enseignants, le logement bien sûr, rare et cher. « Mais aujourd’hui, l’urgence, c’est d’avoir devant nos enfants des professeurs nommés. En s’appuyant sur le réseau des parents d’élèves, peut-être pourra-t-on trouver un logement, ou au moins une chambre dans le cas d’un enseignant qui viendrait depuis Saint-Martin pour quelques heures. Ce problème là vient après. »
(*) Toutes les informations sont en ligne sur le site de l’Apel : www.apel-college-sbh.com.
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