Saint-Barth -

Face à la crise du logement, les enseignants se regroupent en association

Si le problème n’est pas nouveau, il devient de plus en plus préoccupant, pour ne pas écrire alarmant, au fil des ans. Certes, trouver un logement décent puis réussir à le conserver n’est pas une difficulté que les enseignants de Saint-Barthélemy sont les seuls à rencontrer. Néanmoins, la nécessité de disposer de professeurs et de personnels de l’Education nationale pour dispenser des cours aux enfants de l’île relève d’une importance capitale. Alors, malgré les aides fournies par la Collectivité, par l’amicale des parents d’élèves ou encore par quelques habitants de l’île soucieux du maintien de la qualité du niveau scolaire, les enseignants continuent de chercher des solutions pérennes. Ainsi, après s’être réunis à plusieurs reprises, ils ont pris la décision de se rassembler sous une bannière associative : l’Apart (Association pour protéger l’accès à la résidence sur le territoire). Avec l’espoir, par ce biais, de porter avec davantage de force des revendications qui pourraient permettre d’aborder la question du logement de manière plus sereine.

« Il y a des soucis autour du logement depuis longtemps, confirme un enseignant, élu président de l’association. Il existe des inquiétudes à moyen et à court terme avec des enseignants qui vont perdre leur logement dans les prochaines semaines. Certains ont pu profiter des dispositifs mis en place par la Collectivité ou les parents d’élèves, mais leur situation n’est pas pérenne et ils se retrouvent en difficulté. Et le système s’aggrave d’année en année. Et cela entraîne des dysfonctionnements dans les services. » Des problèmes qui sont facilement identifiables à chaque rentrée : absence de professeur, manque de surveillants, etc. « Les solutions d’urgence ne sont pas véritablement des solutions », souffle une autre enseignante. Par conséquent, l’Apart, qui réunit des professeurs mais qui entend attirer des personnels soignants et d’autres membres de la fonction publique en difficulté, a couché sur le papier plusieurs revendications.

Ainsi, dans un courrier qui va être adressé au ministre de l’Education nationale, à celui des Outre-mer mais aussi au préfet des Iles du Nord, au rectorat de Guadeloupe et au président de la Collectivité, l’association avance sa principale requête : que les enseignants de Saint-Barthélemy bénéficient d’une augmentation conséquente de leur prime de vie chère. « On propose qu’elle passe de 40 à 100%, lance le président. Comme c’est le cas dans certains territoires, notamment dans le Pacifique. Cela semble juste compte tenu du coût réel de la vie sur l’île. Il faut que le rectorat et l’Etat conviennent de l’anomalie que constitut notre situation. »

Aux Antilles-Guyane, la sur-rémunération des fonctionnaires d’Etat est donc de 40%, contre 53% à la Réunion et jusqu’à 106% en Polynésie. « Tout le monde dit que l’on a raison et qu’il existe un problème mais on ne trouve pas de solution, martèle le président de l’Apart. On demande donc une revalorisation salariale. On estime que nos métiers sont suffisamment importants. Agir sur la vie chère favorisera aussi le recrutement, extérieur ou local. »
La revendication est posée. Reste à savoir si elle sera entendue.

Journal de Saint-Barth N°1507 du 16/02/2023

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