L’école maternelle de Gustavia a accueilli durant quinze jours un danseur, Vincent Delétang, qui a transmis aux enfants (et à leurs parents) le goût de l’expression corporelle.
Durant quinze jours, les enfants de l’école maternelle ont pris part à des ateliers de danse, imaginés à partir d’albums jeunesse. Parfois le soir, leurs parents se sont joints à eux, et ont profité d’un moment de complicité enfant-parent autour de la danse contemporaine.
« Que du positif, une ouverture tant pour les enseignants que pour les enfants. Le regard, les attitudes… Certains enfants se sont révélés lors de ces ateliers, et ça, c’était magique », rapporte la directrice de l’école, Sylvie Pollien, qui détaille ce projet intitulé “Danse avec les albums jeunesse”. « Il ne s’agit pas de paraphraser une histoire mais bien de ressentir par le corps des éléments de langue ou de dessin, qui vont se traduire par une expression, une gestuelle dansée, basée sur la danse contemporaine qui questionne le temps, la gravité, l’espace mais aussi le quotidien. »
« La danse à l’école, ce n’est pas juste une activité artistique ; cela participe au développement de la créativité, de la capacité d’expression, et développe la singularité de chaque élève », explique le danseur Vincent Delétang. «Pour certains le changement a été flagrant en quinze jours. Beaucoup de jeunes élèves ont du mal à se poser, et ont une énergie très haute. La danse leur donne la possibilité de canaliser cette énergie. J’ai vu des enfants qui au départ avaient de grosses difficultés juste pour écouter une consigne. Au fur et à mesure, ils ont compris qu’on ne cherchait pas à calmer cette énergie, mais à la faire exister dans un cadre, celui de la danse. A cet âge-là, ils sont très réceptifs et se transforment très vite. »
Dans les deux ouvrages choisis par les enseignants, “Pablo” et “Le papillon très pressé”, « il y a l’idée de grandir, l’opposition entre grand et petit, la notion d’envol, la découverte du monde à travers les cinq sens », liste Vincent Delétang. Ainsi, les enfants dansent sur le thème de la chenille qui devient papillon. « Par exemple dans Pablo, l’enfant dit “je me couche”, et son ombre se couche avec lui. C’est un prétexte au contact. »
Ancien élève du conservatoire de Paris et du Centre national de danse contemporaine (CNDC) à Angers, il se destinait au départ à devenir professeur des écoles, et a obtenu le concours avant de quitter l’Education Nationale pour se consacrer exclusivement à la danse. « J’ai toujours été animé par l’envie de transmettre. J’avais participé à la recherche pour le livre “Danser avec les albums jeunesse”, c’est comme ça que Sylvie Pollien m’a contacté. » Outre les enfants, les enseignants ont aussi bénéficié de la présence de Vincent Delétang en participant à des ateliers. L’école maternelle accueillera en avril Marina Rocco, dans la continuité de ces quinze premiers jours autour de la danse.