Les discussions ont avancé entre la Collectivité et l’Etat, sur la signature d’une convention autour de l’énergie. Le Président a annoncé au conseil territorial de lundi une probable augmentation du prix de l’électricité.
A l’issue du conseil territorial de lundi soir Bruno Magras a rendu compte de l’avancée du travail autour de la convention devant lier l’île, l’Etat et EDF. « Le gouvernement dit qu’il maintient la péréquation, mais elle n’a pas pour objectif de subventionner la Collectivité », résume-t-il.
La CSPE (Contribution au service public de l’électricité, visible sur les factures) doit donc être payée à l’Etat, même si la compétence énergie sur l’île revient à la Collectivité. Mais en ce qui concerne les droits de quai et les taxes sur le carburant, qui reviennent dans les caisses de la Collectivité, cette dernière dispose de deux options : soit exonérer EDF de cette charge, soit l’opérateur répercutera le montant sur le prix du kilowattheure.
Le Président est favorable à la deuxième solution.
Piscines chauffées
Ernest Magras, conseiller territorial Saint-Barth d’Abord, demande d’ouvrir la réflexion sur l’intégration de production d’énergie verte ; et s’enquiert de la possibilité de créer des tranches de prix selon les revenus des habitants.
« Cela a déjà été proposé, non pas de taxer les gens fortunés, mais les plus gros consommateurs », corrige Bruno Magras. « Ce n’est pas tout à fait normal de chauffer sa piscine aux frais du contribuable. Mais cela n’empêchera pas que nous allons devoir prendre une décision.»
En France, le principe de la péréquation tarifaire est de garantir un coût de l’électricité similaire à tous les citoyens, qu’ils habitent près d’une centrale nucléaire ou au sommet d’une montagne. Il permet, à Saint-Barthélemy, de compenser la perte d’EDF, qui produit l’électricité quatre fois plus chère que ce qu’elle la vend. La péréquation tarifaire sur l’île est estimée à 25 millions d’euros par an, que les consommateurs n’ont pas à payer.
Sauf que depuis que l’île est une Collectivité d’outre-mer, elle a récupéré la compétence énergie. Et donc théoriquement, aujourd’hui, les résidents n’ont pas à payer la CSPE, mais ne sont pas couverts par la péréquation tarifaire. C’est pour éviter cela qu’une convention doit être signée entre EDF, l’Etat et la Collectivité. D’autant plus que sans cette convention, pas question pour EDF d’investir les millions d’euros nécessaires à la rénovation des moteurs de la centrale de Public.
Par ailleurs, ces moteurs seront possiblement compatibles avec le biocarburant. « La convention va arriver, nous avons bien avancé», se félicite Bruno Magras. «Nous aurons sans doute une discussion dans les prochaines semaines sur le sujet.»