Une réunion entre la Chambre économique multiprofessionnelle et des pêcheurs s’est tenue mercredi à la Capitainerie de Gustavia. Pour jeter les bases de la création d’un Comité des pêches à Saint-Barth.
L’affaire n’est pas simple. Créer un Comité des pêches à Saint-Barthélemy qui, jusqu’à présent, n’a jamais abrité en son sein pareille structure. Pour la mettre en place, la Collectivité territoriale a mandaté la Chambre économique multiprofessionnelle (Cem). Un cadeau qui n’est pas évident à déballer et qui réclame toute l’énergie du président de la Chambre, Thomas Gréaux. Pour jeter les bases du Comité et concrétiser un projet qui traîne au fond de divers tiroirs depuis des années, pour ne pas écrire des décennies, une réunion a été organisée mercredi dernier à la Capitainerie de Gustavia.
L’une des craintes non formulée mais perceptible de la Cem était que les marins-pêcheurs ne répondent pas présents. Quelques minutes avant le début de la réunion, elle semblait fondée puisque seuls quatre professionnels avaient rempli le registre d’arrivée. Mais dès l’entame des discussions, la salle s’est remplie avec près d’une trentaine de pêcheurs.
Projet déjà évoqué en 1992
Si les tenues sont décontractées, les visages sont concentrés, concernés. Il faut préciser que la séance débute par un long exposé technique sur le fonctionnement et les attributions d’un Comité des pêches. Les pêcheurs sont invités à poser des questions mais c’est Ernest Brin, le directeur du port, qui prend la parole en premier. Après avoir souligné l’importance de la Direction de la mer et le regret de ne pas la voir apparaître dans le document de présentation, il rappelle : « La demande de création d’un Comité a été faite depuis plus de vingt ans auprès des élus. En 1992, on parlait déjà d’en créer un. » Il est donc temps de s’y coller.
Les premières interventions des pêcheurs révèlent leurs inquiétudes sur l’intérêt véritable du Comité. « Nous, notre but, c’est d’avoir une structure complète ici, explique un jeune homme. Parce que si c’est pour continuer à contacter Saint-Martin qui nous envoie sur la Guadeloupe qui nous envoie vers la France, ce n’est pas la peine. » Même réflexion ou presque de l’un de ses compères. « Est-ce que ça va nous permettre de nous détacher de l’Europe, de la France ? Parce qu’on ne bénéficie de rien mais quand il faut payer, là on est Français, c’est sûr. »
Thomas Gréaux s’efforce de rassurer les pêcheurs mais également de réorienter le débat sur la question du jour, factuelle : les étapes à franchir avant de créer un Comité. A commencer par la constitution de trois groupes de réflexion au sein desquels seront évoqués l’objet social de la structure, le projet associatif, le budget, l’organisation du bureau, les statuts, etc. Des bras se lèvent, et les groupes se forment.
Le 16 juin se tiendra la réunion la plus importante puisqu’il s’agira de l’assemblée générale de constitution du Comité. Pour avancer. T.F.