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Une étude sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales

De prime abord, à la lecture de l’intitulé, le projet peut ressembler à une énième tentative d’établir de manière quelque peu ampoulée un diagnostic de la situation économique de Saint-Barthélemy et des perspectives qui s’offre à l’île et à ses habitants en termes d’emplois. Mais dans le cas présent, il n’est pas question de procéder avec désinvolture. Au contraire, c’est avec conviction et sérieux que la Cem (Chambre économique multiprofessionnelle) s’est lancée dans une entreprise de grande ampleur. Malgré les scepticismes exprimés ici et là.

Un long travail
Ainsi, en faisant appel au cabinet de conseil Terre Avance, le président de la Cem, Thomas Gréaux, et son directeur, Thierry Gréaux, entendaient obtenir une cartographie détaillée de la situation de l’emploi à Saint-Barth, basée sur des statistiques précises après avoir conduit des entretiens auprès d’entreprises locales. Un long travail dont les premiers résultats ont été présentés le vendredi 8 novembre.
La GPECT, ou gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales, a pour objectif d’anticiper les évolutions structurelles auxquelles le secteur économique de l’île peut et va être confronté. Ce, pour aider à diriger les politiques d’orientation, de formation, d’insertion et d’emploi vers des métiers et des compétences en adéquation avec les besoins actuels et futurs des employeurs. Ambitieux mais pas irréalisable.

Une revue de détail
Pour présenter les résultats de l’étude, le représentant de Terre d’Avance s’appuie sur un document « synthétique » de 36 pages. Il y présente les constats et les enjeux de la GPECT avant d’aborder le plan d’action qui se décline en dix enjeux détaillés. Il enchaîne ensuite avec le calendrier, des plus denses, des actions à mener. « La GPECT est un processus long, explique le conseiller. Par conséquent elle ne fait que commencer. » De fait, à chaque enjeu abordé s’engage une conversation entre les participants à la réunion de présentation. Des suggestions sont retenues pour approfondir les actions ou simplement les améliorer, d’autres sont écartées. L’utilité et la cohérence de certains points inscrits au programme sont parfois soulevées. Quoi qu’il en soit, c’est dans le détail que la GPECT trouvera son salut.
De nombreux sujets ont été étudiés dans l’enquête afin que celle-ci soit la plus complète possible. Nouveaux entrants sur le marché de l’emploi, densité de la main d’œuvre, situation et engagement des entreprises, diversité en expansion des métiers présents sur l’île, l’offre de formation disponible et les entreprises et organismes qui la sollicitent, les manques, les préoccupations, etc. Une donnée, pour exemple : entre 2021 et 2023, le nombre de postes salariés a augmenté de 60% à Saint-Barthélemy.


Un plan d’action jusqu’à mi-2026
Parmi les nombreuses actions que la GPECT suggère de mener, celle d’offrir des possibilités de formations plus accessibles sur l’île est évoquée. Tout comme le développement de l’accueil des étudiants dans les entreprises, qu’ils soient en formation par alternance ou en études supérieures. La création d’un observatoire des jeunes diplômés fait partie des propositions, tout comme celle d’une page internet dédiée aux métiers recherchés sur le territoire.
Les propositions sont nombreuses et toutes accompagnées d’un plan de mise en œuvre. Comme celle de créer un label de qualité de vie au travail pour tous les salariés, du public comme du privé, de promouvoir l’emploi féminin, de créer un annuaire des formations dispensées dans la zone Antilles-Guyane, mais aussi de travailler au renforcement des salaires des fonctionnaires de l’État. Une proposition qui fait l’objet d’un débat sur la question du coût de la vie et de celui des logements.
Le plan d’action exposé lors de la présentation propose un calendrier intense, en termes de réalisation, tout au long de l’année 2025 et jusqu’à la fin du premier semestre 2026. Sans véritablement laisser de place à l’imprévu. Ce qui ne semble pas inquiéter la Cem, qui entend mener à bien son projet. Pour le bien de l’île et de ses habitants.
 

Mise en place d’une VAE par la Cem
La Chambre économique professionnelle continue de développer les offres de formation professionnelle. Dernière en date, la mise en place d’une VAE, ou validation des acquis de l’expérience. Un dispositif permettant à toute personne, quel que soit son âge, son niveau d’études ou son statut, de faire reconnaître officiellement les compétences acquises au cours de ses expériences professionnelles ou personnelles. Ce processus peut conduire à l’obtention d’une certification (diplôme, titre ou certificat de qualification) sans passer par un cursus de formation classique. Pour en bénéficier et, surtout, obtenir de plus amples renseignements sur les démarches à suivre, il suffit d’entrer en contact avec les services de la Cem (par téléphone au 0590271255 ou par courriel à formation@camstbarth.com). Une VAE à Saint-Barthélemy coûte entre 3.500 et 4.000 euros. Elle peut être financée de différentes manière mais la plus simple étant d’utiliser son compte personnel de formation (CPF).
La VAE permet d’obtenir des certifications allant d’un CAP à un diplôme d’ingénieur.

Journal de Saint-Barth N°1591 du 14/11/2024

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