La saison a d’ores et déjà commencé pour la majeure partie des professionnels du tourisme. Les butlers ne font pas exception, cela va sans dire. Le butler, parfois qualifié de majordome mais qui s’apparente davantage à un homme (ou à une femme) orchestre au service des touristes, est une des nombreuses figures du tourisme de luxe présentes sur l’île. Chaque année, le succès de la profession attire de plus en plus de prétendants à Saint-Barth. Malheureusement, il ne s’agit pas toujours de spécialistes ayant une connaissance des us et coutumes locales. Par conséquent, depuis trois ans, Martin « Bonheur » Berger a pris la décision d’offrir une structure à la profession. Principalement en créant un espace de rencontre et de prise de contacts entre les différents acteurs du tourisme qui sont en lien avec les butlers : les chefs indépendants, les agences, etc. Samedi dernier, le 26 octobre, Martin a organisé une soirée de rencontre et de retrouvailles au sein de la Cave du Port Franc, à Gustavia.
« C’est une sorte de forum qui a pour but de renforcer notre collaboration », explique Martin, butler indépendant depuis 2017 après avoir travaillé pendant plusieurs années à Saint-Barth dans l’hôtellerie et la restauration de luxe. Ce rendez-vous, il l’a voulu détendu et convivial. Mais avec un objectif précis. « Les années ont passé et beaucoup de monde a voulu emprunter le même chemin (vers la profession de butler), explique-t-il. Pourquoi pas. Mais aujourd’hui, ça arrive de tous les côtés. De la France et d’ailleurs. Mon objectif, c’est de proposer une structure, construire un groupe de personnes qui ont la même déontologie, la même éthique de travail. Et que les agences connaissent, qui sont là 12 mois par an, qui savent travailler et ne sont pas ici juste pour s’en mettre plein les poches. »
« De la qualité »
L’idée est donc des plus simples : tisser une toile, un réseau entre les professionnels indépendants reconnus et sérieux. « Pour entrer dans le groupe, il faut un minimum de deux d’expérience sur l’île, assure Martin. Tout le monde est à jour dans ses cotisations, a un numéro de Siret, peut faire des factures, etc. Le but est de cadrer tout ça, de pouvoir s’unir, aussi, s’il y a un litige. On est 62 sur le groupe. On ne veut pas de la quantité mais de la qualité. Des gens qui ne soient pas là juste pour un mois. » Même si le concept y ressemble fortement, il ne s’agit pas d’une association et encore moins d’un syndicat. Il n’empêche, le système imaginé par Martin « Bonheur » semble fonctionner à merveille. En tout cas, les professionnels présents samedi soir à la Cave du Port Franc expriment tous leur satisfaction depuis qu’ils ont intégré ce groupe.
Morgan, chef privé à Saint-Barth « depuis quelques années », explique : « Cette soirée, elle permet de se retrouver en début de saison entre chefs, butlers, concierges… C’est vraiment un groupe d’entraide, dans n’importe quel secteur, on en a besoin. En tant que chef, on a parfois besoin de trouver certains produits que nos fournisseurs n'ont pas, ou d’autres fois on n’est pas disponibles pour certaines prestations auprès de clients exigeants. Là, ça nous permet de trouver les chefs et les butlers qui répondent au niveau d’exigence. » De fait, les échanges entre ces professionnels concernent tous les aspects de la vie touristique sur l’île. Trouver un yacht en un temps record, se passer le mot quand une activité originale pourrait séduire des clients (comme une sortie en mer avec un pêcheur local), etc.
Au sein de ce groupe structuré entre professionnels, le but est aussi de partager des informations utiles à tous. Des plaintes de clients aux suggestions de développement des services sur le long terme, tous les échanges sont permis. Mais l’idée principale de Martin reste la suivante : mettre en valeur l’éthique de travail et la déontologie de tous ces acteurs du tourisme. Sans oublier de contrecarrer l’arrivée des « chercheurs d’or » peu compétents et dépourvus de connaissances sur ce qu’implique le service à Saint-Barthélemy.
A la Cave du Port Franc, Benoît se félicite d’avoir pu accueillir cette soirée de rencontre. « On est ravi car c’est un monde qui se structure, qui se professionnaliste et on en est très heureux car la finalité c’est d’avoir le meilleur service pour le client », rappelle-t-il. Le président de la Chambre économique multiprofessionnelle, Thomas Gréaux, s’est également déplacé afin d’inviter tous les professionnels à faire appel à la Cem pour leurs démarches administratives ou de formation. « Nous sommes là pour vous accompagner », a-t-il insisté. Une chose est certaine : toutes et tous n’ont pas cherché à dissimuler leur plaisir à se retrouver. Un dernier moment de détente avant de plonger dans l’euphorie de la haute saison.