Ce n’est pas encore Byzance, mais il y a du mieux. Telle pourrait être, en substance, la conclusion d’une année 2021 faite de hauts et de bas sur le port de Gustavia. Car, malgré une relance notable des activités en 2021, le port de Gustavia a encore subi les perturbations liées à la pandémie de Covid-19. Selon la direction du port, qui présente ses chiffres dans son rapport annuel, l’ensemble des secteurs d’activités ont été touchés : de la plaisance au transport des passagers entre Saint-Martin et Saint-Barthélemy, en passant par les croisiéristes et les échanges commerciaux.
Pourtant, 2021 avait remarquablement bien commencé, comme portée par une fin d’année 2020 prometteuse. Mais la reprise n’a guère duré. En effet, après un mois de janvier encourageant, toutes les activités portuaires ont subi un nouveau coup d’arrêt. Avant même l’annonce de l’annulation des deux plus importants événements des mois de mars et d’avril (la Saint-Barth Bucket et Les Voiles de Saint-Barth), le port de commerce enregistre une « cascade », explique la direction, d’annulations des escales de paquebots. « L’espoir renaît en mai avec le départ de la Transat en double Concarneau Saint-Barth », précise le rapport. En réalité, l’arrivée de la course au large dans le port de Gustavia marque véritablement la relance des activités portuaires.
Plaisance en baisse,
trafic inter-îles en hausse
Pourtant, ce n’est que lors des derniers mois de l’année que cette tendance s’est confirmée. Notamment pour la plaisance. En effet, après avoir enregistré 388 escales en janvier (609 en 2020) puis 203 en avril, celles-ci sont retombées. Jusqu’à atteindre leur seuil le plus bas en septembre avec seulement 49 escales. En revanche, les mois suivants ont clairement vu les mouvements s’intensifier (145 en octobre, 351 en novembre et 618 en décembre). Des chiffres nettement supérieurs à ceux de 2020 (167 en novembre et 510 en décembre).
Parallèlement, le trafic inter-îles s’est avéré bien plus dense en 2021 qu’en 2020. Principalement en raison de l’absence de confinement de la population. En 2020, seules 1.412 escales ont été enregistrées, contre 2.140 en 2021. Très loin, néanmoins, des 3.297 escales de l’année 2015. Il va sans dire que le nombre de passagers recensés suit la même « courbe » avec 89.244 en 2020 contre 127.827 en 2021. C’est bien évidemment en novembre (14.381 passagers) et en décembre (14.867) qu’ils ont été les plus nombreux à effectuer le trajet entre Saint-Martin et Saint-Barth.
En raison de l’absence de confinement en 2021, le tableau qui contient les données du trafic des passagers entre les deux îles présente quelques chiffres des plus incongrus. Comme cette hausse de 8.250% entre le nombre d’escales en avril 2021 (167) et celles d’avril 2020 (2...). Seuls les trois premiers mois de l’année présentent une valeur comparée négative : janvier avec une baisse de 26,8% (212 escales en 2021 contre 290 en 2020), février avec moins 67,7% (93 en 2021 contre 288 en 2020) et mars avec une diminution de 9,8% (138 contre 153).
Une année « bien remplie » pour le port de commerce
Pour les paquebots de croisière, l’exercice écoulé s’est révélé encore plus mauvais que le précédent, pourtant déjà fortement en baisse après une belle année 2019. Lors de cette année, 204 escales avaient été comptabilisées, contre 63 en 2020 et seulement 37 en 2021. Le nombre de croisiéristes ayant transité par le port de Gustavia en 2021 (17.098) est le plus faible de la décennie écoulée. Même en 2020, il était supérieur avec 32.165 croisiéristes recensés. A contrario et malgré le fait qu’il ait souffert des difficultés liées au transports des marchandises dans le monde entier (augmentation des coûts généraux, du tarif des conteneurs, etc), le port de commerce a vécu une année « bien remplie », assure la direction.
De fait, 1.014 escales ont été notées dans les registres du port, alors qu’elles n’avaient été que 844 en 2020 et 921 en 2019. En réalité, il s’agit du plus grand nombre d’escales dans le port de Gustavia depuis au moins dix ans. Dans le même temps, le nombre de conteneurs déchargé est passé de 7.838 en 2020 à 8.892 en 2021. Soit exactement le même nombre qu’en 2012, qui était alors une année record (battue depuis par les 9.656 de 2018, l’année qui a suivi le passage de l’ouragan Irma). « Cette hausse importante du nombre d’escales des navires cargos reflète la très bonne santé de notre économie, remarque la direction du port. Malgré un retard considérable dans l’acheminement des marchandises par conteneurs due à la pandémie de Covid-19 au niveau mondial. »
Parmi les marchandises importées en 2021, le port dénombre 68.204 tonnes de sable, 43.100 tonnes de gravier et 26.991 tonnes de ciment. Un bilan très supérieur à celui de 2020 (sauf pour le sable, importé en quantité équivalente depuis 2018) et qui n’a jamais été aussi élevé depuis au moins dix ans. De fait, les quantités de gravier et de ciment importées n’ont jamais atteint un tel seuil depuis au moins l’année 2011. Pour rester dans le domaine de la construction, 77.953 parpaings ont été transportés à Saint-Barth en 2021, contre 91.290 en 2020 et 68.220 en 2019.
Dans le même temps, 1.113 voitures ont été acheminées sur l’île alors qu’elles n’étaient que 838 en 2020. En 2019, 1.328 véhicules avaient été introduits sur l’île, 1.644 en 2018. Enfin, pour les carburants, l’essence retrouve un niveau d’importation supérieur à 6 millions de litres (6,377), ce qui correspond à peu près à la moyenne annuelle depuis dix ans. En 2020, 4,9 millions de litres d’essence avaient été transportés à Saint-Barth. Le gasoil est passé de 32,8 millions de litres importés en 2020 à 36,4 litres en 2021.