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Dès les premières semaines de l’année 2022, il semblait évident que le port de Gustavia allait connaître une année de regain. De fait, ce sont tous les secteurs d’activité qui ont connu une pleine croissance. De la plaisance au transport de passagers en passant par le port de commerce. Quant à “l’activité croisière”, au ralenti depuis la crise sanitaire, elle a également repris de plus belle (+114% comparée à 2021), même si elle ne retrouve pas son rythme des années pré-Covid.
Sur le port de plaisance, le nombre d’escales est en hausse de 68,70% par rapport à 2021 (4.442 contre 2.633), tout comme le nombre de passagers qui grimpe de 74,60% (34.549 contre 19.965).
Il en va de même pour le trafic entre les Iles du Nord avec une croissance de 58,64% pour les escales (3.433 contre 2.140 en 2021) et de 61,68% pour le nombre de passagers (206.828 contre 127.827). Il est à noter qu’il s’agit du plus grand nombre d’escales de ferry enregistré depuis 2012, qui plafonnait à 3.321. Le nombre de passagers embarqués et débarqués est également le plus importants de ces cinq dernières années. De fait, il est même nettement supérieur à l’année 2019 (180.228). Les mois au cours desquels le nombre de passagers transportés a été le plus élevé sont mars (20.784), avril (21.848) et mai (20.876).
La compagnie Voyager a été la plus empruntée avec 104.362 voyageurs, suivie par Great Bay (91.783 voyageurs), The Edge (3.950) et Master Ski Pilou (788). En revanche, c’est Great Bay qui a fait le plus grand nombre d’escales (980) devant Voyager (954), Master Ski Pilou (121) et The Edge (68).
Du côté des paquebots de croisière, après une année 2021 marquée par une chute libre avec seulement 37 escales (contre 63 en 2020 et 204 en 2019), 2022 a permis d’enregistrer une reprise avec 107 passages. Très loin de la moyenne des dix dernières années puisque la plus basse date de 2012 avec 145 escales et la plus haute de 2015 (207).
Bonne santé du port de commerce
Du côté du port de commerce, la direction du port de Gustavia considère que 2022 «reflète la très bonne santé de notre économie et ce, malgré un retard considérable dans l’acheminement des marchandises par containers au niveau mondial et, en plus, causé? par la coupe dans les transports de ces containers faute de place de stationnement sur le port de commerce ».
Un manque d’espace que la direction du port souligne dans son rapport annuel. « Ça reste une problématique pour les importateurs de marchandises, employés de sociétés ou clients qui n’est toujours pas résolue. Il en est de même avec le manque de place pour le stationnement des conteneurs en augmentation perpétuelle, le manque d’espace pour la manutention et les voies de circulation qui sont utilisées pour la marchandise au sol. » Il n’empêche que le port de commerce, ajouté à la zone industrielle de Public, reste pour la direction « un point névralgique » qui mérite des améliorations. Particulièrement en ce qui concerne ces problèmes de stationnement.
Néanmoins, le port de commerce peut se targuer d’avoir comptabilisé 1.036 escales de cargos en 2022 (contre 1.014 en 2021), soit le nombre le plus élevé de la dernière décennie. De plus, entre 2013 et 2022, le nombre de conteneurs importés à Saint-Barth a presque doublé. Il est passé de 4.464 en 2013 à 8.646 en 2022. Soit une hausse de 93,68%. « Ce chiffre aurait pu être dépasse? quand on sait qu’il y a? eu beaucoup de containers laissés en retard par faute de place », remarque la direction du port, qui insiste sur « l’urgence à construire des abris, des places de parking et un agrandissement de terre-plein pour y stationner les conteneurs en rotation ».
Sable, gravier, ciment…
Pour ce qui est des marchandises importées en 2022, les matériaux de chantier sont toujours très bien représentés. Pour exemple, 64.998 tonnes de sable (68.204 en 2021), 23.525 tonnes de gravier (43.100 en 2021) et 20.932 tonnes de ciment (26.991 en 2021) sont arrivées sur l’île au cours de l’année. Sans oublier les parpaings, débarqués au nombre de 77.953 unités.
Pour les véhicules, ce sont les voitures qui restent privilégiées avec 1.110 importations (1.113 en 2021), devant les deux-roues (721 contre 576 en 2021), les camions (14 contre 19 en 2021) et les engins de chantier (12).
Enfin, le carburant avec plus de 7 millions de litres d’essence importés (presque un million de plus qu’en 2021) et près de 39 millions de litres de gasoil (contre 36,3 millions en 2021).
En tête des exportations, les remblais
Des marchandises ont été exportées par 219 navires en 2022. Avec 143.657 tonnes, les remblais arrivent nettement en tête devant les huiles usagées (20.207), les graviers (21.350 tonnes) et les batteries (8.408 tonnes). « Il est important de noter l’augmentation très importante sur l’exportation de remblais qui sont des produits de travaux et de terrassements », souligne la direction du port. En effet, de 41,100 tonnes en 2020, les remblais exportés sont passés à 91.778 tonnes en 2021 à 143.657 tonnes en 2022.
Enfin, le rapport annuel présente les chiffres de l’exportation des produits de la mer. « Depuis 2019, en accord avec l’autorité territoriale et la Direction de la mer, la direction du port a la charge de délivrer les manifestes d’exportation des produits de la mer aux navires extérieurs à? l’ile qui transportent ces produits chez eux, explique la direction du port. Ces navires sont essentiellement de la Guadeloupe. » En 2022, 19,2 tonnes de poissons rouges ont été exportées, 8,3 tonnes de poissons blancs et 10,1 tonnes de langoustes. Des chiffres en nettes diminution par rapport à 2021 (30,1 tonnes de poissons rouges, 14,4 de blancs et 12 de langoustes).
