Saint-Barth -

Thomas Gréaux : « Je ne me représente pas à la présidence de la Cem »

Assis dans la salle de conférence de la Chambre économique multiprofessionnelle, à Saint-Jean, Thomas Gréaux affiche un sourire serein et décontracté. Président de la Cem depuis 2020, c’est avec la satisfaction du devoir accompli qu’il a pris la décision de passer la main. « Je ne me représente pas à la présidence de la Cem, lâche-t-il. Je souhaite le faire savoir le plus tôt possible pour que des entrepreneurs de l’île qui souhaitent exprimer leur vision au sein de la Cem puissent se manifester. » Les élections qui permettront de renouveler le collège de membres élus se tiendront le 12 avril prochain. Une date qui marquera un renouveau au sein de la Chambre, qui changera de visage tout en poursuivant ses missions.

« Agir pour Saint-Barthélemy »
Pour Thomas Gréaux, le plus important est de faire passer «un message d’avenir » aux entrepreneurs de l’île. « La Cem jouit désormais d’une notoriété et elle est reconnue pour ses compétences, assure le président. Elle est devenue indispensable à la vie économique de l’île. Notamment en aiguillant la Collectivité sur des prises de décision. La Cem, c’est punchy, inspirant et unique. Agir à la Cem, c’est agir pour Saint-Barthélemy. Par conséquent, c’est une expérience dont je suis fier et j’invite les entrepreneurs de notre île à venir découvrir l’effet Cem. »
En cinq années, les équipes de la Chambre sont parvenues à tisser un réseau social avec les entrepreneurs de l’île. « C’est un lieu de proximité, libre et ouvert qui permet d’accueillir, d’interagir, d’écouter et de créer des liens avec les chefs d’entreprises locaux, insiste Thomas Gréaux. Avec Thierry (Gréaux, le directeur de la Cem), nous avons placé les collaborateurs au cœur des prises de décision de la Cem. Notre objectif est qu’elle reste accessible à tous. D’ailleurs, de nombreux acteurs de la vie économique et politique viennent y chercher des compétences et une écoute. »

« Protéger le modèle Saint-Barth »
S’il quittera la présidence en avril, Thomas Gréaux entend être présent pour « assurer la transmission » et ainsi passer le flambeau à son successeur. De fait, il appelle à « la mobilisation d’un collectif pour préserver et protéger la philosophie du modèle Saint-Barth ». Il le martèle : « Le but de la Cem est de protéger Saint-Barth des attaques extérieures. La Cem doit donc continuer à jouer son rôle. Car tout le modèle économique de l’île est fondé sur le modèle de l’entreprise. Par conséquent, pour ne pas casser la dynamique de son économie, Saint-Barthélemy doit être dirigée par quelqu’un qui est entrepreneur. La vie et le modèle Saint-Barth passe par les entrepreneurs. »
C’est à un nouveau souffle que Thomas Gréaux fait appel pour prendre en main la future destinée de la Chambre. « A la Cem, nous innovons et notre modèle de développement passera par une économie locale autour de la production locale, avec un label, affirme-t-il. Je suis persuadé qu’il y a un réel avenir dans ce développement. Il faut créer une dynamique autour de l’artisanat local. Car il ne faut pas oublier que les touristes apprécient cette petite touche locale. »
Le message du président sortant apparait donc limpide. Plus qu’une gestion d’un héritage, qui se fera par la transmission, l’avenir économique de Saint-Barthélemy passera inévitablement par un développement économique entrepreneurial inscrit dans le prolongement du modèle ultra libéral qui a fait le succès de l’île, mais aussi en y intégrant une solide base locale. Pour y parvenir, Thomas Gréaux le répète, la Cem aura un rôle essentiel à jouer. « Comme le disait le troisième président des Etats-Unis, Thomas Jefferson, le gouvernement que vous élisez est le gouvernement que vous méritez », conclut-il.

 

Journal de Saint-Barth N°1599 du 16/01/2025

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