Les deux unités, qui sont liées puisque l’énergie de l’incinérateur permet de dessaler l’eau de mer, sont saturées.
Des pénuries d’eau régulières pendant la saison touristique, et des monceaux de déchets broyés devant le futur Marché U à Saint-Jean qui attendent une barge pour être évacués vers une autre île. L’incinérateur géré par Dalkia Wastenergy et l’usine de production d’eau de ville exploitée par la Sidem vont s’agrandir.
Entre l’affluence touristique et la sécheresse cette année, la capacité de production d’eau potable de la Sidem (4.000 m3 par jour) est désormais insuffisante pour Saint-Barthélemy. Bruno Magras attribue ces pénuries récurrentes à «une évolution de nos modes de vie », toujours plus dispendieux. « La citerne est de moins en moins vue comme un système de secours, mais comme une façon d’économiser quelques euros », note-t-il. « On attend qu’elle soit vide pour la remplir à l’eau de ville, aggravant encore les choses ». Pour répondre à ce problème, « la Collectivité investit. » Dans la pose d’une nouvelle conduite d’eau entre les réservoirs de Colombier et Vitet, dans le projet de construction d’un nouveau réservoir à Lurin, après celui de Public, mais aussi à la source, directement chez le producteur. La Sidem pourra dès le mois de décembre 2019 augmenter son rendement grâce à une unité de production provisoire supplémentaire.
Deux incinérateurs en 2021
Cette nouvelle machine devrait être pérennisée en 2021 grâce à la construction, juste à côté de la Sidem, d’une nouvelle usine d’incinération à côté de l’existante, sur le site de propreté. Comme actuellement, l’énergie produite par cette nouvelle usine servira à la Sidem pour produire davantage d’eau, sans tirer sur les ressources en électricité.
Cette usine d’incinération flambant neuve « doit être opérationnelle en 2021, et elle répondra aux derniers standards technologiques, en utilisant la cheminée existante», précise Bruno Magras. Dans les dix ans, ce nouveau four devra remplacer complètement l’actuel, qui est en fin de vie. Le futur incinérateur est pourtant d’une capacité inférieure. Mais le Président optimiste compte sur un programme de réduction globale des déchets produits à Saint-Barthélemy engagé sur la même décennie.
Tarifs de l’électricité, des hausses à venir ?
Pour finir avec la zone industrielle, il est aussi sujet de l’usine EDF. La question du maintien ou non de la péréquation tarifaire à Saint-Barthélemy est toujours suspendue à la signature d’une convention avec l’Etat français. S’il décide de sortir l’île de ce dispositif, puisqu’elle est désormais compétente en matière d’énergie, le montant des factures d’électricité explosera. Ce n’est pas le scénario le plus probable, mais dans le contexte international de réduction de la consommation énergétique et maîtrise de la demande, Bruno Magras craint que toute décision ne soit pas définitive. Et annonce qu’il envisage une hausse progressive des prix pour les plus gros consommateurs de l’île.
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