Saint-Barth - APAG agriculteurs

Les membres de l’association pour les agriculteurs de Saint-Barth se sont réunis le vendredi 29 septembre en assemblée générale dans la Maison suédoise du Fort Gustaf.

Les agriculteurs ont besoin d’eau

Pour cette première “AG” (assemblée générale), les membres du bureau de l’association pour les agriculteurs de Saint-Barthélemy étaient on ne peut plus détendus. Sans doute en raison de l’horaire de la réunion, qui s’est tenue le vendredi 29 septembre en fin d’après-midi. Ou peut-être était-ce l’effet apaisant de la Maison suédoise du Fort Gustaf, où les adhérents s’étaient donné rendez-vous ? Quoi qu’il en soit, l’assemblée générale leur a permis d’évoquer toutes les problématiques liées à leurs activités. Sous la forme d’un bilan et en insistant sur la principale difficulté à laquelle ils sont confrontés : l’approvisionnement en eau.
« Faire de l’agriculture sans eau, c’est impossible, souffle la présidente de l’Apag, Marianne Laplace. L’eau de ville a un coût trop important. Par exemple, je dois arrêter les tomates parce qu’elles sont trop gourmandes (en eau, ndlr). Et avec les coupures d’eau, j’ai perdu 120 pieds. » Elle souligne que sur ce point, l’Apag bénéficie de l’écoute de la Collectivité. « Il faut trouver une solution rapide, complète Rudi Laplace, trésorier. Sinon, les agriculteurs vont se dessécher. » Nadine Malespine, secrétaire, ajoute : « Dans mon maraîchage, j’utilise moins d’eau que pour une maison. On calcule tout pour consommer juste ce qu’il faut. »
Tous s’entendent pour admettre que le « projet écoles » qui a permis de développer des activités pédagogiques dans les établissements scolaires de l’île a été «une bouffée d’air frais » pour les agriculteurs de l’île. «Ici, c’est plus dur qu’ailleurs, parce qu’on n’a pas d’aide, insiste Rudi Laplace. Si on veut une agriculture sur l’île, il faut y aller franchement. Aujourd’hui, on est dans la survie. Obtenir des terrains, ça prendra du temps. Mais l’eau, c’est crucial. »
Autre volonté des quatre producteurs locaux, obtenir un point de vente commun et régulier. « Bon, déjà, il faut produire, glisse Marianne Laplace. Mais c’est un projet pour le futur. » De quoi faire rêver, qui sait, à un vrai marché à Saint-Barthélemy. L’apprentissage des jeunes est également abordé. Notamment par l’évocation du «Projet école ». Rudi Laplace insiste : « Ça m’a vraiment fait plaisir de voir les agriculteurs enthousiastes et les enfants si contents. » Un projet que l’Apag espère voir perdurer. Avec des sessions variées, comme la découverte des arbres fruitiers de l’île. « Les trois quarts ne les connaissent pas», constate Nadine Malespine.
Les membres de l’Apag se penchent aussi sur la question de la transformation des produits. « Pour valoriser les produits locaux, c’est important », soutient la présidente. En 2024, l’association entend travailler sur le problème de l’alimentation en eau, mais également sur le dossier de distributeurs automatiques de produits frais. Un projet qui permettrait aux habitants de l’île de trouver des fruits, des légumes et des aromates en un lieu qui reste à déterminer.

Journal de Saint-Barth N°1535 du 05/10/2023

Octobre rose
Abolition de l'esclavage

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