Trois établissements hôteliers de Saint-Barth ont su profiter du Fonds de tourisme durable mis à leur disposition par l’Ademe, et relayé localement par la chambre économique multiprofessionnelle, afin de financer des aménagements plus respectueux de l’environnement.
S’ils restent discrets quant au montant de l’aide dont ils ont bénéficié de la part de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les représentants des trois hôtels qui ont répondu à l’appel de la Chambre économique multiprofessionnelle ne cachent pas leur satisfaction. En effet, grâce au Fonds de tourisme durable de l’Ademe, ils ont pu respectivement couvrir 67%, 49% et 28% de la somme nécessaire à l’installation de nouveaux aménagements dans leur établissement.
Le Fonds de tourisme durable permet aux restaurateurs et hébergeurs, de s’engager dans la transition écologique en les soutenant dans la réalisation d’un diagnostic environnemental gratuit et de financement d’investissement. Les rayons d’actions principalement ciblés sont l’économie d’eau, le traitement des déchets, l’économie d’énergie, l’approvisionnement et la mobilité. « Le fonds de tourisme durable se poursuit sur Saint-Barthélemy pour une année supplémentaire jusqu’en décembre 2023 », précise Lise Perrin, chargée de mission pour le tourisme durable auprès de la Cem.
Manapany, Christopher et Sereno
Trois établissements ont donc su profiter de cette aide en effectuant, dans les temps, les démarches nécessaires. Il s’agit du Manapany, du Christopher et du Sereno. Le directeur général du Manapany, Arnaud Montigny, insiste sur le fait que tendre vers une transition écologique est une volonté affichée de son établissement. « Nous avons chaque saison des projets pour nous améliorer, assure-t-il. Les moyens ont pu manquer après des saisons difficiles mais grâce à l’Ademe, nous avons pu en lancer certains. » Comme l’investissement dans des machines à laver de classe énergétique A+++. « Mais nous avons déjà fait pas mal d’efforts pour réduire notre consommation », remarque Amin Fares, le directeur technique du Manapany. Il cite notamment l’absence de climatiseur dans les espaces qui ont été conçus pour bénéficier d’une ventilation naturelle (le lobby, le restaurant...) ou l’installation de leds et de panneaux solaires. « Ce qui nous permet de produire 80% de notre eau chaude et qui fait de l’hôtel celui qui consomme le moins d’électricité sur l’île », affirme-t-il.
Le Sereno a également répondu aux sollicitations de la Cem. « Ce qui nous a permis de reprendre des projets laissés en suspens à cause du Covid », explique Aurélien Lhomer, le directeur technique. Pour la reprise de ses activités, la direction va notamment proposer un générateur d’eau potable à ses employés pour limiter jusqu’à éliminer la consommation de bouteille plastique. « Nous réfléchissons aussi à la possibilité d’installer des panneaux solaires, ce qui impose de gros travaux, souligne Aurélien Lhomer. Nous allons lancer une étude à ce sujet. Car le problème majeur aujourd’hui, c’est la consommation d’électricité. » Particulièrement quand se profilent des augmentations constantes de la facture EDF.
Réduire la consommation de 2% chaque année
Pour le Christopher, la transition écologique s’opère déjà depuis plus de deux ans. Détenteur du label Green Globe, l’établissement est soumis aux exigences qui en découlent. « Nous devons réduire notre consommation en électricité et en eau de 2% chaque année », précise Renaud Buisson, le directeur technique. Sous peine de perdre le fameux label. « On a profité de l’aide de l’Ademe pour investir dans des fontaines à eau zéro kilomètre, explique Renaud Buisson. Nous avons déjà nos propres consignes pour nos bouteilles d’eau en verre. On va également placer des filtres UV sur les baies vitrées des chambres pour réduire la consommation des climatiseurs. »
Sur la question de la transition écologique, les représentants des trois établissements l’assurent, ils sont « sur la même longueur d’onde ». Rappelé à l’ordre par la précédente majorité territoriale au sujet de son système d’assainissement, le Sereno a procédé aux aménagements réclamés. Un domaine dans lequel certains hôteliers ont encore du travail à fournir et des investissements à injecter dans leur structure. Notamment en raison de la volonté affichée par la nouvelle majorité territoriale de se montrer nettement plus pointilleuse quant au respect des normes environnementales dans les établissements de l’île. Un respect qui sera déterminant au moment de la délivrance des étoiles aux hôtels.
Parallèlement, la Cem indique que la société Anse Caraïbes, qui s’occupe de la cantine scolaire de Gustavia, a également bénéficié des aides de l’Ademe. Celles-ci leur ont permis de moderniser les équipements des sanitaires, de se doter d’une chambre froide plus performante et moins consommatrice en énergie et, enfin, de remplacer les éclairages classiques du réfectoire par des leds.