Saint-Barth - Daniel Magras pêcheur

Daniel Magras estime que la création d’un Comité des pêches à Saint-Barth ne peut être que positive pour les professionnels de l’île.

“Le Comité sera très utile pour les pêcheurs”

Daniel Magras a grandi dans une famille où l’art de la pêche se transmet de père en fils. En trente années de carrière à Saint-Barth, il a vu évoluer son métier et estime que la création d’un Comité des pêches serait « un très grand pas » pour les professionnels de l’île.

Dans la famille de Daniel Magras, l’art de la pêche se transmet telle une molécule d’ADN. De père en fils. « Mon papa a œuvré pour la pêche et son développement, se souvient-il. Il a amené beaucoup de points positifs. » Un flambeau qui a été transmis. « J’ai toujours voulu une pêche durable et efficace à Saint-Barth », assure Daniel Magras. Alors, quand le projet de Comité des pêches a refait surface, il a immédiatement songé à l’avenir. « Si on y arrive, on aura fait un très très grand pas », affirme-t-il.

Au Comité des pêches de Guadeloupe
Désormais à la retraite après trente années à sillonner les eaux de la Caraïbe, le pêcheur estime que la création d’un Comité sera « très utile » pour les pêcheurs de l’île. « Autrefois, comme Saint-Barth était une commune de la Guadeloupe, on était représentés là-bas, raconte-t-il. Il y avait un suivi régulier sur la réglementation, l’accompagnement, etc. Et on faisait partie du Comité des pêches de Guadeloupe. Ce qui nous permettait aussi d’obtenir du matériel à des prix réduits. » Mais lorsque Saint-Barth change de statut, en 2007 (Collectivité d’Outre-mer) puis en 2012 (Pays et territoire d’outre-mer, PTOM), la situation change totalement pour les pêcheurs.
« Ça n’a pas été évident pour nous, explique Daniel Magras. Il a fallu que l’on s’adapte au niveau administratif puisque l’on n’était plus dans le Comité de Guadeloupe. Et puis nous n’avions plus d’aide en cas de problème. » Quant aux deux associations de pêcheurs, elles décident de se mettre en veille. « Parce que nous n’avions plus trop d’écoute, regrette le pêcheur. Du coup, chacun allait individuellement faire ses demandes. C’est difficile de travailler dans ces conditions. » Par conséquent, la perspective de voir émerger une instance qui concentre les voix des professionnels en une seule, Daniel Magras l’accueille avec un certain enthousiasme. Particulièrement lorsqu’il pense aux jeunes.

Un comité à l’écoute des pêcheurs
En revanche, il considère que beaucoup de travail reste à faire pour que le futur Comité trouve sa propre identité. Hors de l’espace de l’Union européenne, la pêche à Saint-Barth s’est construit sa propre réglementation. « Pour que les gens ne fassent pas n’importe quoi », rappelle le pêcheur, qui précise : « Je ne pense pas que l’on va pouvoir constituer un Comité comme celui de la Guadeloupe. Il faudra qu’il soit très spécifique. » Pour lui, une ou deux années seront nécessaires pour établir un fonctionnement acceptable. « Il faut bien penser les statuts, que tout soit précisé, insiste-t-il. Et ne pas oublier que le rôle du Comité va être d’accompagner et d’écouter les pêcheurs. Il faut un suivi. Pour ça, il faut aussi que l’on dispose d’un interlocuteur compétent sur place. »
Au-delà du Comité, Daniel Magras ne cache pas son impatience à voir naître la nouvelle halle aux poissons ainsi qu’une unité de transformation sur le quai Rockefeller. Et de conclure, dans un sourire : « Je croise les doigts pour voir ce projet aboutir. »
 

 

Journal de Saint-Barth N°1424 du 20/05/2021

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