Le trafic voyageurs à l’aéroport Remy de Haenen a augmenté de 32% entre 2018, année post-Irma, et 2019. Au total, 90.275 personnes sont entrées sur l’île en avion, et 94.193 l’ont quittée par les airs.
Sans surprise, l’activité de l’aéroport sur l’année 2019 a dépassé celle de 2018, de loin (+32%). Fini le mou d’après ouragan Irma, la croissance du nombre de touristes reprend à Saint-Barthélemy. C’est donc plutôt avec l’année 2016 qu’il faut comparer les chiffres de 2019, pour avoir une idée réelle de l’évolution du trafic aérien.
Ce sont précisément 184.475 voyageurs qui ont atterri ou décollé de Saint-Barthélemy en 2019, soit… 95 passagers de plus qu’en 2016. Et ce alors que de grands hôtels comme le Guanahani, le Carl Gustaf ou l’Emeraude sont fermés. Le nombre de mouvements d’avion sur l’année (37.098) dépasse de 1,6% celui de 2016.
Le mois de mars reste le plus actif, avec 21.730 passagers embarqués et débarqués à l’aéroport. Suivent décembre (19.568 passagers) et janvier (19.800 passagers). Ce qui confirme le poids financier de la Bucket Regatta, événement phare du mois de mars. La période des fêtes est plus resserrée, avec des pics importants sur les derniers jours de décembre (JSB 1357).
L’immense majorité de ces passagers est en correspondance avec un vol à l’aéroport Princess Juliana (SXM). Vient ensuite la Guadeloupe, loin derrière, puis le troisième contingent transite par San Juan. Derrière arrivent Grand Case, Anguilla et Antigua.
Winair en tête mais en baisse
Côté compagnies, la première marche du podium est occupée par Winair, qui s’adjuge 40% du trafic, soit plus de 73.500 clients. Toujours en tête, mais c’est moins qu’en 2016, où elle avait transporté 84.700 personnes. Une baisse qui profite à Saint-Barth Commuter, dont l’activité augmente par rapport à 2016, avec 23% des passagers l’an dernier. En troisième position, Air Antilles (18%) maintient le même niveau qu’il y a trois ans. Tradewind (12%) augmente sa clientèle. Les autres compagnies tournent autour de 1 ou 2% chacune, soit entre 1.200 et 4.000 passagers sur l’année. A noter la première année complète de West Indies Helicopters, qui du coup bondit de 820% par rapport à l’année précédente, grâce à 1.207 clients transportés en 2019.
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2,5 millions d’euros pour répondre à la hausse du trafic
La Collectivité prévoit d’investir environ 2,5 millions d’euros dans la modernisation du fonctionnement de l’aéroport Remy De Haenen. « Les équipements actuels sont en voie d’obsolescence », indique le directeur Fabrice Danet. L’idée est de « se doter d’un système de surveillance du trafic dans le ciel de Saint-Barthélemy ». Un moyen d’améliorer la sécurité dans un espace aérien très limité (les avions mettent 4 à 6 minutes à le traverser) et où le trafic se densifie d’année en année (il a plusieurs fois dépassé 200 mouvements d’avion en décembre 2019). En gros, chaque avion qui veut exploiter la destination Saint-Barthélemy devra être doté d’un système appelé ADSB (Automatic dependent surveillance-broadcast). Celui-ci permettra à la tour de contrôle de Saint-Barthélemy de recueillir les données de position, altitude, vitesse de chaque appareil. «C’est un peu un Flight Radar 24, mais professionnel», résume Fabrice Danet. «Saint-Barthélemy sera le premier aéroport AFIS de France à se doter de cette solution. » Le groupe Thales est chargé de conduire le projet, suivi de près par les services de l’aviation civile. Fabrice Danet table sur une mise en œuvre à compter de la prochaine saison touristique.
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Cape Air arrive
Cape Air, compagnie aérienne américaine, devrait obtenir toutes les autorisations nécessaires pour venir poser ses avions à Saint-Barthélemy courant 2020. Cette entreprise qui possède près de cent appareils et dessert déjà une trentaine de destinations aux USA et dans les Caraïbes va venir concurrencer, pour le moment uniquement en vols charter, Tradewind sur les liaisons avec les Etats-Unis, Porto Rico et les Îles Vierges.
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Trop d’intrusions en bout de piste
Deux incursions volontaires de piétons ces dernières semaines sur la piste d’atterrissage, et encore trop de bateaux qui ne respectent pas la réglementation dans la baie de Saint-Jean. Si ces incidents deviennent trop nombreux, la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) pourrait demander à l’aéroport de prendre des mesures : fermer l’accès entre les deux parties de plage de Saint-Jean, embaucher des vigiles à temps complet, voire réduire l’espace en bout de piste ce qui conduirait les compagnies à limiter davantage le poids de leurs avions. Pour rappel, dans toute la baie de Saint-Jean, le tirant d’air des navires doit être limité à 10 mètres ; et il est bien sûr interdit de s’ancrer dans l’alignement de la piste.