Saint-Barth - Cem greffe commerce

La Cem pointe un manque de diversification économique

Dans quelques jours, la Chambre économique multiprofessionnelle (Cem) procèdera à une élection qui entraînera un renouvellement de ses élus au sein des différents collèges de professionnels. En attendant ce scrutin, prévu le samedi 12 avril de 8 à 17 heures, la Cem dévoile le contenu de son rapport consacré à l’économie de Saint-Barthélemy. Un document qui permet de se plonger dans le monde entrepreneurial par l’intermédiaire de données recueillies auprès du greffe du tribunal de commerce de Basse-Terre ainsi que de la Caisse de prévoyance santé (CPS).
Pour le directeur de la Cem, Thierry Gréaux, l’un des points les plus remarquables est de souligner le « manque de diversification économique à Saint-Barthélemy » ainsi que son « économie volatile car concentrée sur le tourisme ». Il explique : « Les autres secteurs économiques dominants sont fortement corrélés positivement au tourisme. Lorsque des secteurs économiques affichent une corrélation positive, un rendement positif de l’un est habituellement accompagné d’un rendement positif de l’autre. Mais l’inverse est vrai également. La diversification est intimement liée à la notion de corrélation. » Il cite en exemple le secteur du bâtiment, intimement lié au tourisme, dont le « facteur de corrélation » peut toutefois être touché par une baisse en raison de la politique budgétaire du territoire.

13.057 embauches en 2024
Les données recueillies auprès du greffe et de la CPS portent sur 2024. Au cours de l’année passée, Saint-Barth comptait 9.266 entreprises, dont 5.767 étaient enregistrées au registre du commerce et des sociétés (RCS) comme ayant une activité commerciale. 3.042 étaient des entreprises individuelles et des micro-entreprises, 457 libérales. « Les secteurs prédominants sont ceux de l’immobilier et du commerce, mais tout est drainé par le tourisme, précise Thierry Gréaux. C’est le moteur, avec un risque de concentration sur une activité unique. »
Le RCS a comptabilisé 301 créations d’entreprise en 2024, pour lesquelles 66 modifications de statut et 57 radiations ont été notifiées. Par ailleurs, 83 sociétés ont été mise en sommeil. Principalement dans les secteurs du tourisme, de l’immobilier et de la restauration. « En raison de la saisonnalité mais aussi pour des objectifs fiscaux », assure le directeur de la Cem.
Saint-Barth abrite 1.240 entreprises employeuses, donc qui compte au moins un salarié. 6.796 salariés (un chiffre qui ne prend pas en compte les fonctionnaires d’État ou territoriaux) ont été enregistrés sur l’île en décembre 2024, pour 13.057 embauches déclarées tout au long de l’année. Le salaire brut mensuel moyen s’élevait à 2.815 euros pour des contrats de 35 heures. Une rémunération en hausse de 19% par rapport à 2019.

582 radiations d’office
Un autre aspect de la vie économique des entreprises concerne les radiations et les cessations d’activité. En 2024, les radiations d’office ont été au nombre de 582, tandis que 794 cessations d’activité d’office ont été enregistrées. Pour comprendre les raisons de ces décisions, la Cem est allée à la rencontre du greffe du tribunal mixte de commerce de Basse-Terre. « Nous n’avions pas d’imagerie globale et nous nous sommes aperçus qu’il existait plusieurs raisons », explique Alina Hamard, chargée des missions juridiques au sein de la Chambre. Pour exemple, l’entreprise a fermé ses portes mais son patron n’a pas rempli les formalités administratives. Ou encore, la société a changé d’adresse, toujours sans prendre soin de remplir ces formalités. Ce qui a entraîné une sanction administrative. « Il est indispensable que les entrepreneurs remplissent ces formalités, insiste Alina Hamard. Quand ils viennent à la Cem, ils peuvent bénéficier d’un accompagnement pour se mettre à jour. Le constat est que beaucoup de sociétés ne font pas preuve de diligence relativement à leurs obligations déclaratives, alors qu’elles peuvent être pénalisées par la suite. Par exemple, l’impossibilité de conclure un marché ou d’obtenir un prêt, car considérées comme inactives. D’où l’importance de tenir toujours à jour les statuts et le K-Bis. » En moyenne, la Chambre traite un dossier de ce type chaque jour.
Thierry Gréaux insiste sur les progrès qui ont été faits à Saint-Barth, notamment en matière d’adressage. Des avancées qui doivent faciliter les démarches des entrepreneurs. « Pour la radiation d’office, la problématique est que pour beaucoup, ce sont des entreprises inactives, précise Alina Hamard. Dont les entrepreneurs ont parfois déjà quitté l’île. Donc il est impossible de les toucher. Donc c’est dans leur intérêt de remplir les formalités pour ne pas être pénalisé. »
Si des progrès ont été constatés chez les entrepreneurs, le directeur de la Cem insiste sur le fait qu’il reste « beaucoup de travail et d’éducation à faire » auprès des professionnels.

 

Journal de Saint-Barth N°1610 du 03/04/2025

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