Une nouvelle direction, de nouveaux objectifs, la Chambre économique multiprofessionnelle semble entrer dans une ère plus sereine. En tout cas, c’est ce que souhaite son président depuis 2020, Thomas Gréaux, qui déclare : « On sort d’une tempête politique, donc il nous faut retrouver de la stabilité. » Pour ce faire, la Cem compte sur l’expérience et les compétences de Thierry Gréaux. Embauché en qualité de directeur général, il exerce ses fonctions depuis quelques semaines. Avec la volonté affichée d’insuffler un vent de dynamisme au sein de l’organisme.
« Après trois semaines passées sur le terrain, il me paraît nécessaire d’établir un état des lieux de la situation, assure le nouveau directeur. Une des priorités concerne la gestion du personnel. Nous devons redéfinir le cadre, fixer des objectifs en termes de recrutement, mettre en place de nouvelles méthodes de travail et surtout insuffler de la confiance. » Pour franchir cette première étape, Thierry Gréaux entend puiser dans ses expériences professionnelles passées et son vécu dans le monde de l’entreprise.
Né à Saint-Barthélemy il y a 43 ans, il a suivi des études supérieures à l’université de Montréal pendant cinq ans. De retour à Saint-Barth en 2001, il travaille à la « remise sur pieds » des services des écoles, de la restauration et du transport scolaire au sein de la Collectivité territoriale. En 2003, il intègre Saint-Barth Commuter où il va officier pendant seize ans. « Je crois que j’ai touché à tous les emplois hormis la maintenance des avions », plaisante-t-il. Ses fonctions lui permettent notamment de se familiariser avec la question sensible de la gestion des risques mais également d’appréhender le développement des affaires. Toutefois, en 2016, il reprend le chemin du Canada.
« J’ai ressenti l’envie de poursuivre mon perfectionnement professionnel, explique-t-il, mais aussi que mes filles découvrent une nouvelle culture, d’autres perspectives. » Lors de ces cinq nouvelles années à Montréal, Thierry Gréaux travaille dans le monde de la finance, principalement au sein du mouvement des caisses Desjardins. «J’évoluais au cœur des relations avec les clients fortunés pour la banque », précise-t-il. Dans le même temps, il se plonge dans les cours du soir.
En 2018, il décroche son diplôme en planification financière auprès de l’Ecole des sciences et de la gestion de l’université du Québec à Montréal (ESG UQAM). Un an plus tard, parmi 341 diplômés, il obtient la meilleure note à l’examen de l’Institut québécois de planification financière (IQPF).
« A Saint-Barth, j’ai envie de mettre à profit ce que j’ai appris à l’extérieur, notamment cette vision anglo-saxonne du travail, ce leadership positif à la canadienne, assure le directeur. Dans mon plan de carrière, j’avais une visée qui était de participer au développement de Saint-Barth. Quand j’ai vu l’annonce de la Cem, j’ai trouvé que m’impliquer dans un établissement public était une belle alternative. »
Parmi ses objectifs, Thierry Gréaux entend « replacer la Cem au cœur de la vie des entreprises ». Il espère parvenir à fédérer les producteurs locaux et ainsi tendre vers une meilleure accessibilité des produits. « Nous étions trop éloignés du milieu professionnel », confesse le président, Thomas Gréaux. « Il faut développer de nouveaux standards pour redynamiser la Cem », ajoute le directeur.
Il ne lui reste plus désormais qu’à mettre en application la méthode, une stratégie et, comme Thierry Gréaux le souligne, « à établir un plan d’action qui priorise les tâches à accomplir ». Pas une mince affaire.