Saint-Barth -

La Cem peine à mobiliser les professionnels

Le 7 mars, près de 2.700 sociétés basées à Saint-Barth seront appelées à voter pour élire leurs représentants à la Cem. Force est de constater que ce scrutin n’intéresse que très peu. 


Le conseil territorial était appelé, vendredi 20 décembre, à valider la composition des collèges de la Chambre économique multiprofessionnelle, en vue des élections qui doivent se tenir le 7 mars. Quatorze collèges ont été définis, avec chacun un nombre de représentant selon le poids économique du secteur sur l’île : un élu pour l’industrie, quatre pour les services commerciaux, quatre pour l’artisanat, trois pour le commerce, un pour les professions libérales règlementées et un dernier pour les professions libérales assimilées. Au total, les acteurs économiques de l’île devront élire quatorze titulaires et neuf suppléants. Soit une liste de 23 personnes. Une liste de votants a été établie par la Cem, et compte 2.694 entreprises, indique Séraphyn Danet, présidente de la commission électorale de l’institution. Les candidats doivent déposer leur liste de 23 noms, selon les collèges définis, entre le 1er et le 10 février. Le mandat dure cinq ans.

« Je vais vous dire mon sentiment là-dessus », commence Bruno Magras. « La Cem rend des services administratifs, propose des formations… Mais on est loin du fonctionnement que l’on souhaitait pour la Cem à sa création. Je suis très déçu de la participation des professionnels, à tel point que je me demande s’ils vont arriver à concevoir ne serait-ce qu’une liste de 23 !» Le problème de l’absentéisme des professionnels élus de la Cem a été soulevé à plusieurs reprises par le conseil territorial. Par conséquent, « j’ai l’impression qu’ils sont trois ou quatre à prendre les décisions », regrette le Président. Et de citer le rapport Tracfin sur l’évasion fiscale (JSB 1355), qui a ciblé Saint-Barthélemy comme un territoire à risque : « La Cem a un rôle à jouer dans la vérification » du fait que les entreprises domiciliées à Saint-Barth exercent bien leur activité à Saint-Barth. Maxime Desouches (Saint-Barth Autrement) : «La Cem rend un service indéniable aux entreprises. Peut-être que le manque de motivation des professionnels vient du fait que nous ne leur avons pas véritablement donné les outils de décision ? Je serai partisan de se pencher sur le sujet du fonctionnement de la Cem. » « Je suis pour une analyse approfondie du système », acquiesce Bruno Magras. « Ce constat était déjà valable en 2013 », rappelle Séraphyn Danet. «Nous avions une seule liste, qui avait été portée à bout de bras, et élue avec 6% ou 10% de participation. Il est certain que si on était très strict, ont aurait incité certains membres à démissionner. On ne l’a pas fait pour préserver la stabilité de l’organisme, et on espère une évolution positive. Dans le cas contraire, c’est sur qu’il faudra revoir les choses. » Et de rappeler que la Cem fonctionne avec un budget de 700.000 euros, dont 200.000 euros de recettes, le reste étant en majorité abondé par la Collectivité. Tout le monde est d’accord, le Président conclut : « Bon, on ne va pas changer les statuts de la Cem ce soir… » Les élus valident à l’unanimité la composition des collèges en vue de l’élection du 7 mars, consultable à la Cem.


Journal de Saint-Barth N°1356 du 27/12/2019

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