Le mois d’octobre a vu trois hôtels de luxe rouvrir leurs portes après des mois de travaux. Visite du Barthélemy quelques jours avant l’arrivée des premiers clients.
Le Toiny a rouvert lundi 15 octobre, Le Christopher mercredi 17 octobre, Le Barthélemy dimanche 28 octobre. Ce dernier nous a ouvert ses portes en pleine course contre la montre, quelques jours avant d’accueillir ses premiers clients, après un an de travaux. « On a vécu Irma comme tout le monde », se rappelle le directeur Marc Dobbels. « Le lendemain de l’ouragan, j’en pleurais au téléphone avec la propriétaire. Elle m’a dit : « Recommence à construire dès demain ». Elle nous a beaucoup soutenus, nous avons pu débuter les travaux sans attendre l’indemnisation de l’assurance. »
Le directeur de l’hôtel de Grand-Cul-de-Sac a souhaité faire appel au maximum à des entreprises locales, envers lesquelles il ne tarit pas d’éloges « Elles ont été exceptionnelles. Tout le monde s’est pris au jeu du « on est plus forts qu’Irma ». C’est grâce à eux que l’on peut rouvrir si vite. Je tenais à la date du 28 octobre, car la première ouverture de l’hôtel avait eu lieu le 28 octobre 2016… » Alors que Marc Dobbels parle, la porte de son bureau s’ouvre sur un entrepreneur. « C’est bon pour les tablettes, mais je dois les faire venir en avion depuis l’Italie… » « Pas de problème, fait ça, et met du provisoire en attendant », répond le directeur. Dans l’hôtel, les 44 chambres sont terminées, mais le personnel s’affaire partout dans le restaurant, sur la plage, dans les sous-sols, les jardins… « Chaque jour depuis dix mois, une centaine de personnes a travaillé sur le chantier. »
Le Sea Horse racheté pour loger les saisonniers
Plusieurs dizaines de saisonniers sont arrivés et mettent la main à la pâte. Les gendarmes les ont sensibilisés à la sécurité routière en deux réunions de deux heures, opération qu’ils réalisent chaque année dans la plupart des hôtels de l’île. « De ce côté là, on prend des mesures drastiques », souligne Marc Dobbels. C’est à dire que si un employé est contrôlé alcoolisé sur la route, par exemple, il perdra son emploi. Pour loger tout ce petit monde, le Barthélemy ne se contente plus de louer : il a racheté un ancien hôtel de Marigot, le Sea Horse, et l’a réaménagé en cinquante logements.
L’hôtel est reconstruit à l’identique, mais des améliorations techniques ont été apportées : systèmes de climatisation plus performant et meilleur isolation du bâtiment, laverie moins gourmande en énergie, eau chauffée à l’énergie solaire, montée en gamme du spa… La structure elle-même de l’hôtel ne change pas, mais il a été doté d’une nouveauté : un bar en rooftop (toit-terrasse).
Saison « très prometteuse »
« On a une année très prometteuse à Saint-Barthélemy », assure Marc Dobbels. « On a fait un effort commercial avec l’association des hôteliers et le CTTSB, nous avons été présents sur tous les salons importants. » Il tient à saluer ses confrères de l’Eden Rock, qui s’est vu dans l’obligation de reporter sa réouverture à novembre 2019. « Ils ont énormément participé à ces efforts. Et aujourd’hui, Fabrice Moizan (directeur de l’Eden Rock, ndlr) joue le jeu et se bat pour nous envoyer ses clients, pour que les gens restent sur l’île. » D’autant plus honorable que le groupe Oetker Collection, auquel appartient l’hôtel de la baie de Saint-Jean, possède un autre palace sur l’île proche d’Antigua, le Jumby Bay Island.
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