Enseignement, entreprises, loisirs, voyages… Après le discours d’Edouard Philippe jeudi 28 mai, le décret d’application a été publié lundi pour une entrée en vigueur mardi. La préfète n’a pas pris de nouvel arrêté pour notre île, ce sont donc les mesures nationales qui s’y appliquent, mais le doute subsiste notamment en ce qui concerne la navigation de plaisance.
«Le virus est encore présent sur tout le territoire à des degrés divers. Nous en sommes là où nous espérions nous trouver à la fin du mois de mai. Nous sommes un peu mieux que là où nous espérions. C'est le résultat du bon travail de tous ceux qui sont mobilisés sur l'épidémie. C’est aussi le fruit de votre rigueur et de votre civisme », a félicité le Premier ministre jeudi 28 mai, lors de son discours concernant la seconde phase du déconfinement.
Le décret a été publié hier, et cette fois, la préfète des Îles du Nord n’aurait pas prévu d’arrêté différenciant les règles locales des règles nationales. Or, comme son précédent arrêté (2020-100) s’appuyait sur le précédent décret (2020-548), il n’est plus en vigueur aujourd’hui. Ce qui signifie en théorie que les horaires de fermeture imposés aux bars et restaurants ne tiennent plus, ni les restrictions de navigation, sur la distance de 4 milles autour des côtes notamment. Mais attention, cela pourrait bien évoluer rapidement. Hier nous ne sommes pas parvenus à avoir confirmation de la levée de ces restrictions ni de la préfecture des Îles du Nord, ni de la préfecture de Martinique, compétente sur tout ce qui est maritime aux Antilles. Dans le doute, mieux vaut attendre un texte officiel avant de prendre le large...
Sports, théâtre, collège, regroupements
Pour en revenir au décret gouvernemental (2020-663), la première chose à noter est que les voyages entre métropole et outre-mer, et ceux des ultramarins entre eux, restent soumis aux motifs impérieux d’ordre familial, sanitaire ou professionnel, jusqu’au 23 juin. Une décision incomprise par de nombreux élus et acteurs économiques de ces territoires (lire par ailleurs). D’autant plus qu’en métropole la règle des 100 kilomètres est levée. Les déplacements resteront franco-français jusqu’au 15 juin, date d’ouverture des frontières aux étrangers membres de l’Union européenne.
Concernant la vie quotidienne, plusieurs autorisations de rouvrir ont été accordées : les salles de sport peuvent de nouveau accueillir leurs usagers, ainsi que le théâtre du Paradis, depuis hier. Même chose pour les parcs et jardins, les campings et colonies de vacances qui peuvent mettre les choses en branle en prévision des vacances d’été.
Du côté de l’éducation, les élèves de quatrième, troisième et les lycéens peuvent aussi retourner dans leurs établissements, avec les mêmes consignes sanitaires que leurs cadets qui ont repris mi-mai. L’oral du bac de français, pour les premières, est annulé.
En revanche les sports de contact (collectifs ou de combat) restent proscrits. Quant aux autres disciplines et aux championnats officiels, Edouard Philippe laisse à chaque fédération le soin de préciser les protocoles sanitaires en vigueur. Les discothèques doivent garder portes closes, et les événement festifs ne peuvent se tenir jusqu’au 21 juin, au moins.
Les rassemblements de plus de dix personnes restent interdits sur la voie publique. Mais les mariages et enterrements peuvent se tenir en petit comité, même chose pour les cérémonies religieuses en général. Dans les lieux de culte, où des rassemblements avaient engendré des “clusters” de Covid-19 au début de la crise, la distanciation sociale et les règles sanitaires doivent être strictement respectées.
Plus globalement, le chef du gouvernement recommande largement le port du masque, même s’il n’est pas obligatoire dans l’espace public, et conseille aux entreprises de continuer à privilégier le télétravail.
La troisième étape du déconfinement en France interviendra le 22 juin.
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Les bars-restaurants sont fixés, consignes strictes dans les taxis
Si à Saint-Barthélemy les bars et restaurants ont pu rouvrir leurs portes dès le 13 mai, les consignes sanitaires restaient floues puisqu’elles n’avaient pas encore été définies en métropole. L’article 40 du décret publié lundi précise les choses : il est interdit de consommer debout. Une même table ne peut regrouper que des personnes venant ensemble ou ayant réservé ensemble, dans la limite de dix personnes. Une distance minimale d'un mètre est garantie entre les tables occupées par chaque personne ou groupe de personnes venant ensemble ou ayant réservé ensemble, sauf si une paroi fixe ou amovible assure une séparation physique.
Autre profession qui a été très impactée sur notre île par le confinement, les taxis se voient aussi contraints à un protocole très précis : personne ne doit s’asseoir à côté du conducteur. Un seul passager est admis dans le véhicule. Par dérogation, lorsque le conducteur est séparé des passagers par une paroi transparente fixe ou amovible, deux passagers sont admis sur chaque rangée. Le nombre de passagers n'est pas limité s'ils appartiennent au même foyer, ou pour le transport des personnes handicapées accompagnées d'un tiers. Dans les véhicules comportant deux rangées de sièges arrière ou plus, les rangées peuvent être occupées alternativement par un et deux passagers. Lorsque le conducteur n'est pas séparé des passagers par une paroi transparente fixe ou amovible, la première rangée de passagers est occupée par un seul passager. Tout passager de onze ans ou plus porte un masque de protection. Il en va de même pour le conducteur. L'accès est refusé à toute personne qui ne respecte pas cette obligation dès lors que le véhicule accueille plus d'un passager.