«Encore une fois, on a dû user de l’effet de groupe pour régler le problème. » Vendredi 31 mars, en toute fin de matinée, les marins-pêcheurs de Saint-Barthélemy ont bloqué l’entrée du port de commerce, à Public. Un mouvement de colère qui s’est déclenché après avoir découvert, plus tôt dans la matinée, que le prix du litre l’essence négocié à 1,13 euro avec la Collectivité en novembre 2022, suite à un blocage du port (de commerce et de plaisance, JSB 1495), était repassé à 1,59 euro.
Quelques minutes après la mise en place du blocage, le directeur du port et le directeur de cabinet du président de la Collectivité sont venus à la rencontre des marins pêcheurs. Ces derniers ont alors reçu l’assurance que le prix du litre d’essence dont ils bénéficient à titre professionnel allait immédiatement être remis à 1,13 euro. Un «couac administratif » a été évoqué par la Collectivité afin d’expliquer le retour au prix à la pompe constaté en début de matinée. « Le directeur du port a dû faire remonter le prix de l’essence soudainement parce qu’il y a eu un problème au niveau du fonctionnement de la régie car l’accord qui a été trouvé n’a pas encore été formalisé, explique Olivier Basset, directeur de cabinet du président de la Collectivité. Le président a bien donné l’instruction de rétablir le prix négocié. La situation doit être sécurisée de manière administrative et juridique, tel qu’il a été approuvé par Rubis (le fournisseur du carburant, ndlr) et va être régularisée par une décision du conseil territorial.» Lors de la séance du 30 mars, les élus ont voté le budget, dont une somme de 90.000 euros qui va permettre de financer le passage de 1,13 à 1 euro le litre pour les marins pêcheurs professionnels de l’île.
Regrettant un « manque de communication » de la part de la Collectivité, les pêcheurs ont toutefois immédiatement levé leur blocage. En exprimant toutefois leur mécontentement. « Du jour au lendemain, sans nous prévenir, ils ont fait repasser le prix de 1,13 euro à 1,59, peste un pêcheur. Hier (jeudi 30 mars), on est allé voir le président qui nous a dit que ça allait être réglé et ce matin on s’aperçoit que ce n’est pas le cas. Evidemment, ils ont trouvé une solution tout de suite… Ça fait cinq mois que l’accord a été passé, la collectivité n’a toujours pas voté le décret ou la loi pour que l’accord soit validé, donc au niveau de l’Etat il y avait un problème. » Le problème a donc été rapidement réglé. Toutefois, les pêcheurs attendent maintenant le passage de l’essence à un euro le litre. De plus, ils n’excluent pas de réclamer le remboursement des treize centimes au litre qu’ils payent depuis le début de l’année car, rappellent-ils, le tarif préférentiel à un euro devait entrer en vigueur le 1er janvier. Affaire à suivre, par conséquent.