Président du conseil d’administration d’Air Antilles depuis la relance de la compagnie il y a seize mois, Jérôme Arnaud a annoncé son départ le vendredi 18 avril.
Jérôme Arnaud, PDG puis président du conseil d’administration d’Air Antilles depuis la relance de la compagnie, quittera ses fonctions à la fin du mois d’avril.
D’aucun pourrait assimiler cette décision à celle d’un capitaine abandonnant son navire en pleine tempête. Mais le départ de Jérôme Arnaud, président du conseil d’administration après avoir été PDG lors de la relance de la compagnie Air Antilles voilà plus de seize mois, aurait été prévu de longue date. Comme l’explique le principal intéressé, qui assure : « Initialement, il était prévu que l’actionnaire majoritaire qui est la Collectivité de Saint-Martin, nomme un nouveau président du conseil d’administration. Je suis d’ailleurs intimement convaincu qu’une gouvernance avec un homme politique permettra de finaliser et d’intensifier le développement commercial de la compagnie aérienne. » Car oui, Jérôme Arnaud devrait être remplacé par un élu de la Collectivité de Saint-Martin. Selon le futur ex-président du CA, la gouvernance de la compagnie a déjà commencé à évoluer dès l’arrivée d’un directeur général en juin 2024.
L’avenir d’Air Antilles est plus que jamais en question. Depuis le 6 avril, la compagnie ne dispose plus que d’une licence d’exploitation provisoire valable jusqu’au 30 juin. Cette licence d’exploitation limitée dans le temps ne signifie pas un arrêt des activités de la compagnie. De plus, elle peut être prolongée pendant un an. Néanmoins, elle peut également être suspendue et ainsi sonner le glas d’Air Antilles dans sa nouvelle version. Même si, selon la compagnie, la modification de la licence était « une décision attendue ».
« De nombreux atouts »
Pour l’heure, la situation financière d’Air Antilles demeure préoccupante. Depuis la reprise partielle de la compagnie par la Collectivité territoriale de Saint-Martin et la Cipim (holding de la société Edeis), fin 2023, près de 18 millions d’euros ont été injectés dans la compagnie par la Collectivité. Des fonds qui s’avèrent insuffisants pour soutenir son activité, malgré un apport supplémentaire de la Cipim de quatre millions d’euros. Pour renflouer encore les caisses, les dirigeants de la compagnie assuraient, voilà deux semaines (JSB 1611), attendre l’arrivée imminente d’un « actionnaire de référence ». Or, selon nos informations, ce nouvel investisseur jamais nommé n’a conclu aucun accord avec la compagnie. Une situation qui ne semble pas alarmer Jérôme Arnaud.
Lors d’un entretien accordé à la 1ère, le président du conseil d’administration a déclaré : « Air Antilles dispose de nombreux atouts qui assurent sa robustesse. Dont 22 millions d’actifs nets qui sont les avions. Donc Air Antilles compte bien profiter de cette situation pour générer un montant très significatif de trésorerie et continuer son plan de développement. »
Toutefois, si un plan de développement a bien été établi, il paraît indispensable de parvenir à entériner un plan de sauvetage. Le 30 juin, le couperet tombera pour la compagnie Air Antilles. Avec une prolongation de sa licence d’exploitation, mais dans quelles conditions, ou son retrait pur et simple.
