Pilier de la vie culturelle de Saint-Barth pendant plus de vingt ans, humaniste convaincu, artiste, Jean-Pierre Ballagny est décédé le dimanche 29 mars à Biarritz, dans sa 81e année.
Membre du Lions Club, de l’association Saint-B’Art, peintre et auteur, Jean-Pierre Ballagny, connu à Saint-Barthélemy pour son engagement, est décédé dimanche 29 mars à Biarritz.
Né dans l’Essonne, à Saint-Aubin, il parcourt le monde avant de poser ses valises à Saint-Barthélemy, en 1987. Journaliste en Afrique, où il effectue notamment un long reportage sur le travail des femmes et des enfants, il ouvre ensuite une école d’initiation aux savoirs en Casamance (Sénégal). Tour à tour enseignant, directeur commercial, patron d’une agence de communication puis d’un journal local, il finit par mettre les voiles direction l’Amérique du Sud, puis jette l’ancre à Saint-Barthélemy.
Iconoclaste et atypique, Jean-Pierre Ballagny s’adonne essentiellement à sa passion, la peinture, à partir de 1988. Il peint plus de 800 tableaux répartis dans des collections privées du monde entier.
A Saint-Barth, on se rappelle de son implication dans la vie culturelle au sein de l’association Saint-B’Art. Egalement membre du Lions Club, il est ainsi à l’origine de cours gratuits de dessin et de la participation annuelle des collégiens au Concours Lions International d’affiches de la paix. Il est également à l’origine en 2002 d’une campagne de sensibilisation à la courtoisie qui avait vu fleurir un peu partout les slogans “Souriez, vous conduisez” ou encore “La courtoisie, moi je suis pour”.
Au sein des associations Saint B’Art et Avenir +, Jean-Pierre Ballagny enrichit la vie culturelle de l’île et vient en aide à la jeunesse de Saint-Barthélemy, en laquelle il croit dur comme fer. On lui doit, entre autres, la création des concours de nouvelles, de peinture et d’affiches, ainsi que la mise en place de cours de français pour les étrangers. Il intègre également le Conseil économique, social et culturel en 2013.
Après un premier roman (“La vie à l’envers”, L’Harmattan) Jean-Pierre Ballagny éditait en 2012 un recueil de nouvelles (“Rencontres”, Editions de l’Isle), nourri par les souvenirs de ses pérégrinations. Avec pour point commun de se focaliser sur ces rencontres autour du monde, plus ou moins fortuites, fugitives, qui l’ont durablement impressionné.
En 2009, Yves Jégo, secrétaire d’Etat en visite sur l’île, lui remet les insignes de Chevalier dans l’Ordre national du mérite. Il décrit un parcours « dans l’engagement, de la réalité des valeurs », «la diversité des efforts faits au service de l’intérêt collectif, mais aussi au service de l’humanité, par la culture et par l’art ». Et ajoute : « Certains diront que vous êtes un touche-à-tout, moi je dirais que vous aimez la vie, avez goûté à toutes ses sensations et plaisirs et souhaitez aujourd’hui redonner aux autres ce qu’elle vous a apporté ».
Jean-Pierre Ballagny laisse derrière lui son épouse Bernadette et ses deux filles. Le Journal de Saint-Barth adresse à sa famille ses pensées et ses sincères condoléances.
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« La culture a perdu l’un des siens »
La culture a perdu l’un des siens avec la disparition de Jean-Pierre Ballagny. Il fut l’un des trois membres fondateurs de l’association Saint-B’Art en 2002. Ses qualités artistiques en tant que peintre, son intérêt pour l’écriture, ainsi que son envie de communiquer ont contribué au développement culturel de l’île. Nos pensées vont à son épouse, Bernadette, qui lui a toujours apporté un soutien inconditionnel.
Les membres de l’association Saint-B’Art
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« Notre ami Jean-Pierre était l’homme de toutes les actions généreuses »
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris dimanche matin 29 mars, le départ de Jean-Pierre Ballagny. Bernadette, sa femme, était auprès de lui, dans leur appartement de Biarritz, face à la mer, pour un dernier voyage.
Tous ceux qui ont côtoyé Jean-Pierre, durant de nombreuses années sur l’île, savaient ses talents de peintre et de romancier, mais appréciaient surtout son extrême gentillesse, sa disponibilité bienveillante et toujours son regard créatif, quels que soient les sujets ou réflexions qui lui étaient proposées.
Homme de la mer, il accosta sur de nombreuses côtes, africaines ou brésiliennes, ses escales étant toujours de belles opportunités de découvertes et de rencontres ; de belles histoires humaines et la perception de cultures différentes qui furent autant de sources d’inspiration, pour sa peinture et l’écriture . De ses voyages aux quatre coins du monde et de ses rencontres, il se forgea un regard plein de beauté qu’il nous offrit ensuite, au travers de ses toiles et de ses romans.
En 1987 il fît escale à Saint-Barthélemy, pour n’en repartir qu’en juin 2015. Peu de temps après son arrivée, il intégra le Lions Club « Île de Saint-Barthélemy » en fût Président et participa régulièrement à toutes les actions du Club, aussi bien sur le plan local, qu’à l’extérieur, lors d’opérations humanitaires importantes, en Haïti, à Madagascar ou en Dominique ; il participa aussi activement, dans les années 90 aux « Raids de l’amitié » dont l’objectif était d’établir des contacts avec les Lions Clubs des îles voisines et de lier des relations de coopération et d’amitié. Notre ami Jean-Pierre était l’homme de toutes les actions généreuses qui pouvaient être menées. Sur notre île, il était bien connu pour ses expositions, dés 1988 avec sa première exposition afro-américaine, il connut un succès affirmé et à ce jour, coté au dictionnaire de Drouot, 850 de ses tableaux sont répartis dans des collections privées ou des galeries, en Europe, aux USA et en Amérique du Sud. Sur l’île également, en milieu scolaire, il était très apprécié, ami à la fois des professeurs et des élèves, avec lesquels il organisait régulièrement les concours de « Nouvelles » ou de « l’Affiche de la Paix » La Culture ayant toujours été sa ligne d’horizon, il se plaisait à dire qu’elle était à la fois l’identité des peuples et le moyen le plus efficace de les rapprocher. Tous ceux qui ont connu Jean-Pierre, qui ont partagé certaines de ses passions, qui ont été actifs avec lui, ne manqueront pas de garder le souvenir lumineux d’un être d’exception, traversant un instant, un épisode de nos vies.
Tous ses amis du Lions Club pensent à lui à cet instant, mais aussi à sa compagne Bernadette, à ses enfants et petits enfants.
Le Lions Club Île de Saint-Barthélemy