Dimanche 22 mai, à l’âge de 92 ans, Sœur Jeanne-Maurice Boin est décédée en Haïti où elle officiait depuis l’année 1978. Ses obsèques ont été célébrées le samedi 4 juin en la chapelle Saint-Louis de Gonzague et sa dépouille a été inhumée dans la cour privée des sœurs, à Delmas. Sœur Jeanne-Maurice a laissé de nombreux souvenirs partout où elle est passée. Notamment à Saint-Barthélemy, où elle a enseigné à l’école de Colombier entre 1960 et 1966. « Elle est arrivée après le cyclone, je m’en rappelle, raconte Adolphe Brin. J’avais huit ans et c’est elle qui a contacté l’évêché pour qu’ils viennent prêter main forte pour reconstruire l’école. Elle était notre directrice. » Quelques années plus tard, alors qu’il est militaire en Guyane, Adolphe Brin retrouve par hasard Sœur Jeanne-Maurice près de Mana. « Je l’ai reconnue tout de suite, et elle aussi », s’amuse-t-il aujourd’hui.
Après avoir quitté Saint-Barth, elle passe quelques mois à Marie-Galante avant de rejoindre Maripasoula et Mana en Guyane. Puis, en 1978, elle est affectée en Haïti. Un pays qu’elle ne quittera plus et pour lequel elle ne cessera d’œuvrer. Ainsi, elle fut un contact et une aide privilégiée pour de nombreuses associations. Comme le Lions Club de Saint-Barth, qui s’en est remis à elle en plusieurs occasion pour livrer des denrées aux populations désœuvrées. Notamment après le tremblement de terre de 2010 mais aussi en de nombreuses autres circonstances. De nombreux habitants de Saint-Barth ont été marqués par Sœur Jeanne-Maurice. Elle-même conservait de forts liens avec l’île et sa population. « Des liens que rien n’est venu rompre, déclarait-elle en 2010. Cela fait 44 ans que je quittais cette petite île où je suis restée six années. C’est grâce à cette véritable amitié que, aujourd’hui (en 2010), je viens vous dire à tous combien nous sommes émerveillés du travail accompli par tous et chacun en faveur d’Haïti. » A l’époque, le Lions club de Saint-Barth avait fait parvenir trois containers remplis d’outillage, de nourriture et de vêtements. Des marchandises que les religieuses de la congrégation des Sœurs de Saint-Paul de Chartres, à laquelle appartenait Sœur Jeanne-Maurice, était parvenues à récupérer après d’âpres négociations avec les autorités de Port-au-Prince. « Le lions Club n’est pas le seul à adresser ses condoléances à la famille de Sœur Jeanne-Maurice, assurent Adolphe Brin et Jean-Jacques Rigaud. Toute la population de Saint-Barth se joint à nous. » En Haïti, le décès de la bienfaitrice de si nombreuses personnes a ému la population.