Si l’année 2020 a été marquée par une activité cyclonique particulièrement soutenue, la saison 2021 est d’ores et déjà annoncée comme agitée. Sans toutefois atteindre, selon les prévisions, des proportions équivalentes à la précédente.
Ana, Bill, Claudette. Trois tempêtes subtropicales se sont déjà développées dans l’Atlantique Nord depuis le début de la saison cyclonique. Depuis 2015, c’est la septième année consécutive qui voit la formation d’une ou plusieurs tempêtes avant le 15 mai. Quoi qu’il en soit, aucun de ces trois systèmes cycloniques ne devraient concerner les îles du Nord. En revanche, les météorologistes annoncent d’ores et déjà une activité intense pour la saison 2021. De fait, plusieurs ondes tropicales ont commencé à balayer l’arc caribéen et les côtes nord-américaines. En fin de semaine dernière, La Barbade a subi le passage d’une forte convection pluvio-orageuse, avec l’enregistrement de plus de 400 impacts de foudre. La saison est donc bel et bien lancée.
La Guadeloupe, la Martinique et Saint-Martin ont d’ores et déjà tenu leur réunion afin d’aborder la saison à venir et les mesures de sécurité à mettre en place en cas d’alerte.
Selon les prévisions de l’université du Colorado effectuées le 8 avril dernier, 17 tempêtes tropicales et 8 ouragans pourraient sévir en 2021 en Atlantique Nord. Le 20 mai, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique a émis une prévision de treize à vingt tempêtes tropicales nommées et six à dix ouragans. Dont trois à cinq pourraient être « majeurs ».
En 2020, trente systèmes nommés (record de 2005 battus), dix ouragans dont sept majeurs ont été dénombrés. L’activité a été telle que les scientifiques ont été contraints de recourir à l’alphabet grec pour nommer les tempêtes, la liste de noms initialement prévus ayant été épuisée.
Comme chaque année, ces prévisions doivent évidemment être relativisées. En effet, si les études et les observations menées par le scientifiques permettent d’avoir une idée de ce qui pourrait advenir dans les prochains mois, les variations capricieuses de la météo laissent planer de lourdes incertitudes quant au déroulement de l’activité cyclonique.
Le météorologue Régis Crepet explique : « Ces prévisions sont basées sur l’évolution de la Niña dans l’océan Pacifique, laquelle, en affaiblissant les grands vents circulant en haute atmosphère, entraîne des conditions plus favorables au développement des ouragans dans l’Atlantique. Désormais, la Niña s’affaiblit après avoir connu son pic cet hiver, et les conditions seront « neutres », ce qui devrait minimiser la saison cyclonique par rapport à l’année dernière, tout en restant malgré tout assez propice. »
Pour l’heure, les zones dans lesquelles les premières manifestations cycloniques ont été relevées sont situées au large de l’Afrique de l’ouest et dans le Golfe du Mexique.
L’ensemble des niveaux d’alerte et des consignes de sécurité qui y correspondent sont détaillés en page 9 de notre édition dans un tableau récapitulatif.
Par ailleurs, la liste des abris sûrs et des postes de secours ne nous ayant pas été communiquée par la Collectivité territoriale, nous les diffuserons dans un prochain numéro.
D’Ana à Wanda
La liste des noms pour les cyclones 2021 est la suivante : Ana, Bill, Claudette, Danny, Elsa, Fred, Grace, Henri, Ida, Julian, Kate, Larry, Mindy, Nicholas, Odette, Peter, Rose, Sam, Teresa, Victor, Wanda.
Comment sont baptisés les ouragans
Pour les ouragans de l’Atlantique Nord et des Caraïbes, les prénoms sont donnés annuellement par ordre alphabétique via le National Hurricane Center (service Nord-Américain) avec une liste totale de 21 prénoms (en excluant les lettres Q, U, X, Y et Z dont les prénoms sont trop rares). Six listes sont publiées afin d’obtenir une rotation continue tous les 6 ans : de ce fait, les prénoms des ouragans de la saison 2020 seront de nouveau valables pour la saison 2026. Les années paires débutent par un prénom masculin et les années impaires par un prénom féminin. A noter que tous ces prénoms ont une consonance anglo-saxonne, hispanique ou française.
Préparer son habitation
Il faut retirer de l’extérieur tout ce qui peut se transformer en projectile, et élaguer les arbres. Nettoyer les gouttières et les chenaux pour faciliter l’écoulement de l’eau, et débrancher la citerne. Démonter les antennes, et consolider la maison, ses ouvertures, et notamment la pièce qui servira d’abri sûr. Sortir les bateaux de l’eau.
Usagers du port
Avec l’ouverture de la saison cyclonique 2021, la direction du port de Gustavia rappele aux usagers du port de Gustavia, plaisanciers et professionnels, que le port n’est pas un abri sur. De ce fait, il vous est demandé dès à présent de vérifier l’état de votre mouillage, le bon fonctionnement de votre moteur ou de vos voiles, ainsi que le bon état de navigabilité de votre navire. Il est important pour vous de prévoir, le plus tôt possible, un abri pour la mise à terre de votre bateau si besoin est.
Pour rappel, l’article 8.5 du règlement de police du port de Gustavia prévoit que dès l’annonce par les services météorologiques de l’arrivée de vents forts établis (ou soutenus) d’une vitesse supérieure ou égale à 80 km/h, de toute direction ou d’une forte houle de plus de 3 mètres, de secteur Nord-Est à Sud en passant par l’Ouest, les mouillages (corps morts, chaines, bouées) appartenant à la Collectivité sont formellement interdits d’utilisation.
Et qu’à défaut du respect de cet article, les propriétaires ou capitaines seront tenus juridiquement et civilement responsables de tout dégât causé aux tiers, ou aux infrastructures portuaires de la collectivité.
De même, la capitainerie attire votre attention sur une bonne vérification de votre police d’assurance. L’expérience Irma en 2017 ayant relevé que beaucoup de contrats protégeaient mal les assurés et que la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle ne fonctionnait pas pour les bateaux.
La direction du port de Gustavia compte sur votre sens des responsabilités dès l’annonce d’un phénomène cyclonique.
Le directeur du port, E. BRIN
Abris Sûrs
Pour tous ceux qui s’estiment en danger dans leurs habitations ou sur leur bateau. Fonctionnels dès le déclenchement de la pré-alerte (orange). Ils sont aussi destinés aux habitants des littoraux qui reçoivent la consigne d’évacuer leurs domiciles au même seuil d’alerte.
- Munissez vous de quelques provisions telles que briques de jus et/ou de lait, pain, biscottes, biscuits, barres énergétiques, barres de chocolat…. et de matériels utiles tels qu’effets personnels (nécessaire de toilette, serviette, rechange, couverts…), draps ou couvertures, une trousse de secours, lampe de poche et transistor à piles
- Penser à amener vos pièces d’identité, vos documents importants, vos médicaments et la prescription en cas de traitement médical en cours, votre carnet de santé et/ou de vaccination
- Si vous avez des enfants en bas âge prévoir tout le nécessaire, (lait, biberon, petits pots...), de confort (cuvette en plastique, produits de toilette, change…), médical (traitement en cours d’urgence)
- Si vous suivez un traitement médical lourd ou si vous avez des problèmes de santé importants. Rapprocher vous de votre médecin traitant ou de l’hôpital qui jugera de la conduite à tenir.
- Lorsque vous quittez votre domicile, prévenez vos voisins, famille et amis de votre destination et sécurisez au mieux votre logement (couper l’électricité et le gaz, rentrer les objets mobiles…).
- Attention, dans un abri sûr les règles de vie en société sont de rigueur (civisme, hygiène, convivialité, respect de l’autre).
Niveaux d'alerte et consignes de sécurité