Si l’ouragan Lee a épargné l’arc antillais en général et les Iles du Nord en particulier, son passage a eu des effets pour le moins indésirables. Notamment sur le trafic aérien et sur la production d’eau potable.
Le soulagement né de l’observation de la trajectoire de l’ouragan Lee, qui a finalement esquivé l’arc antillais et les Iles du Nord, a vite été remplacé par des préoccupations d’une gravité moindre mais des plus contrariantes. Car le passage de l’ouragan, même à plus de 400 kilomètres de Saint-Barthélemy, a entraîné diverses perturbations. Au premier rang desquelles une arrivée massive de sargasses, une forte houle et des vents contraires. Les deux premières ont eu pour conséquences d’obliger la Sidem à mettre en arrêt l’usine de dessalement et de production d’eau potable de public. Quant aux vents, ils ont contraint les compagnies aériennes qui atterrissent et décollent sur la piste de l’aéroport Rémy-de-Haenen de suspendre toutes leurs opérations pendant trois jours.
Pour la Sidem, société responsable de l’usine de production d’eau potable, la décision d’arrêter les machines a été prise dès dimanche, à 13 heures. Principalement en raison de l’invasion massive de sargasses dans le port et la rade de Gustavia. Le but de cet arrêt de la production étant d’empêcher toute détérioration du système de captage d’eau de mer qui se trouve au niveau du port de commerce. A l’invasion des sargasses est venue s’ajouter une forte houle, tout aussi pénalisante pour le bon fonctionnement des capteurs que les algues brunes. Par conséquent, le phénomène s’étant prolongé jusqu’à mardi, ce n’est qu’hier, mercredi, que la Sidem a pu relancer progressivement l’usine de production. Avec prudence, puisque le moindre excès de pression dans le réseau entraîne régulièrement des dommages, voire des casses. Quoi qu’il en soit, si la consommation des habitants restent mesurée dans les prochains jours, l’alimentation en eau potable devrait revenir dans l’ensemble des quartiers.
Parallèlement, plus aucun bruit de moteur d’avion au décollage ou à l’atterrissage ne s’est fait entendre pendant presque trois jours. En effet, en raison de vents défavorables, les compagnies aériennes qui desservent et opèrent depuis Saint-Barth ont été dans l’obligation de maintenir leurs appareils au sol. Ainsi, le trafic a été totalement suspendu lors des journées de lundi et mardi. Hier, mercredi, seuls quelques vols ont pu être opérés. Essentiellement en raison des « limitations à l’atterrissage ».
Lorsque les conditions de vent enregistrés en début de semaine se sont apaisées, pour pouvoir décoller, les pilotes ont dû s’assurer que la masse de leur avion à l’arrivée ne dépassait pas la masse maximale autorisée à l’atterrissage certifiée par le constructeur. Celle-ci dépend de plusieurs paramètres : la longueur de la piste, la météo, la température et le vent. Ainsi, en fonction du sens et de la force du vent ainsi que sa portabilité, les avions ne peuvent embarquer qu’un nombre limité de passagers et un volume restreint de bagages. Particulièrement lorsque le vent est de face puisqu’il diminue les distances au décollage et à l’atterrissage.
Hier, le trafic n’a donc repris que de manière partielle. Une situation qui devrait continuer de s’améliorer dans les prochains jours puisque les Iles du Nord devraient, selon les prévisions météorologiques, subir une panne d’alizé. Pas ou plus de vent à prévoir, par conséquent, pendant quelques jours.