La première cargaison des dons collectés au Saint-Barth Yacht Club de Saint-Barthélemy et embarqués le dimanche 7 juillet sur le cargo « Isabella B » sont arrivés aux Grenadines. Mardi 16 juillet, leur distribution a commencé au profit des habitants des îles de Canouan, avant que le navire et son équipage ne poursuivent leur route vers Bequia et Union Island.
A Canouan, des bénévoles ont procédé à la distribution d’une partie des dix tonnes de marchandises transportées sur l’Isabella B en faisant le tour des écoles, des abris, des églises et des bâtiments officiels. Tous les sites dans lesquels les personnes qui ont perdu leur habitation lors du passage dévastateur de l’ouragan Béryl, le lundi 1er juillet, ont trouvé refuge. C’est d’abord l’eau qui a été distribuée, puis la nourriture et enfin les outils et les autres dons (vêtements, matériel divers, etc). Une véritable bouée de sauvetage pour les milliers d’habitants sinistrés.
Le navire Mascot attendu
En plus des dix tonnes chargées sur le cargo à destination de la Grenade, près de neuf tonnes de caisses remplies de dons ont été acheminées jusqu’à Fort-de-France (Martinique) par le navire des douanes, le DF38 Soualiga, le vendredi 5 juillet. Une cargaison qui a été réceptionnée et stockée par l’association Urgences Caraïbes. Celle-ci organise le transport de nombreux dons recueillis à Saint-Barth mais également à la Martinique jusqu’aux Grenadines. A Saint-Barthélemy, le jeudi 4 juillet, un petit avion avait également récupéré près de 400 kilos de dons sur le tarmac de l’aéroport avant de s’envoler pour Union Island.
Parallèlement à la mobilisation spontanée et quasi générale observée à Saint-Barth au lendemain du passage de Béryl sur plusieurs îles de la mer des Grenadines, d’autres initiatives d’entraide se sont mises en place. Ainsi, l’organisation de la West Indies Regatta a indiqué dans une publication sur un réseau dit “social” qu’elle espérait « la venue du bateau Mascot à Saint-Barthélemy entre le 22 et 24 juillet ». Elle précise que l’équipage de ce navire est en communication avec les îles de Cariacou et de la Petite Martinique et qu’il a pu établir les besoins urgents dont ces îles ont besoin. L’équipe de la West Indies Regatta lance donc un autre appel « à la générosité de Saint-Barthélemy », en détaillant les besoins : petits panneaux solaires, réglettes HUB/USB, rondelles larges et visseries pour fixer les bâches, vis de fixation de tôle ondulée, consommables pour meuleuse et visseuse, bâches solides, perceuse, ponceuse, scie circulaire, raboteuse, lampes solaires, cordages, marteaux, tournevis, pelles, pioches… Mais aussi des contenants tels que des jerricanes, des caisses plastique, etc. Sans oublier des draps, des oreillers, des casseroles, des bassines, des couvertures, de la nourriture (pâtes, riz, farine, huile, eau, conserves). Le tonnage du chargement sur le Mascot est évidemment limité. Par conséquent, l’équipe de la West Indies Regatta ne prendra en charge que les dons correspondants à la liste des besoins urgents.
L’ouragan Béryl a atteint le stade de catégorie 5 lors de sa traversée de la mer des Caraïbes. Il y a fait sept à dix victimes, plus cinq autres au Texas et au moins deux à la Jamaïque. Il s’est abattu sur les Grenadines mais aussi sur la Jamaïque, les îles Caïmans, le Venezuela, le Mexique et le Sud des Etats-Unis. Bien qu’affaibli, le phénomène a poursuivi sa route jusqu’au Québec. Il aura parcouru plus de 10.000 kilomètres depuis son apparition le 27 juin au large du Cap Vert. Plusieurs dizaines de milliers de foyers ont été détruits, les réseaux d’alimentation en électricité et en eau potable dévastés. Béryl est le phénomène le plus précoce enregistré depuis Dennis, en 2005.
Une mobilisation remerciée
Dans un communiqué, le Saint-Barth Yacht Club et le collectif de bénévoles qui ont organisé la collecte de dons tout au long de la semaine qui a suivi le passage de l’ouragan Béryl sur les Grenadines ont adressé leurs remerciements à toutes celles et tous ceux qui ont participé à l’opération. Les habitants et les bénévoles, bien entendu, mais aussi la Collectivité, la préfecture, l’hôpital de Bruyn, EDF, le Stis, le port, l’aéroport, Paprec, le Rotary Club, le Lions Club, la Croix Rouge, Urgences Caraïbes, ainsi que l’INE, Saint-Barth Handicap, Alma, CCPF, GDM, Saint-Barth Marine, Accastillage diffusion, les pharmacies de Gustavia et de l’aéroport, Island Pharmacie, Hugues Marine, Watt Else, Super U, Monoprix, Monoshop, AMC, Jojo, Tom Food, Foodland, le football club de Saint-Barth, le Manapany, le Tropical, la boutique Pearl, Bloomy, Caravan, Montbarth, Loulou’s Marine, A Vos Marques, Kikuyu, Peel Off, Chef’s market, CMS, Agirep, Axel Jouany pour les panneaux solaires, le Baz Bar, « Mahé et sa super team », « Pauline et sa super team du Shellona », « Carole et sa balance ». Et de préciser que RMP et la compagnie Voyager ont proposé leur aide mais n’ont finalement pas été sollicités.
La Pirac au secours des population
Aussitôt après le passage de l’ouragan Beryl, les volontaires de la Croix Rouge se sont rapidement déployés pour apporter de l’aide aux sinistrés. Basée en Guadeloupe, l’équipe de la Plateforme d’intervention régionale Amériques-Caraïbes (Pirac) a immédiatement réagi. Grâce à son entrepôt construit en 2020 à Carriacou, la Pirac a pu dès les premières heures, distribuer 40 kits familles. En parallèle, elle a déployé, avec l'appui des forces armées aux Antilles, un stock d’équipements d’urgence et de biens de première nécessité : 400 kits familles (kits abri, cuisine, hygiène), couvertures, bâches, seaux, moustiquaires, etc. ont été distribués en urgence à Grenade et Saint-Vincent-les-Grenadines depuis les stocks prépositionnés en Martinique.
A Saint-Martin aussi
Du côté de Saint-Martin, la solidarité s’est également organisée. Elle s’est matérialisée par le départ de deux navires chargés de marchandises, à quelques jours d’intervalle, à destination de Carriacou et de la Petite Martinique.