La SNSM sortira « tant qu’elle pourra » pendant la saison cyclonique

Chaque année, le scénario est le même pour l’antenne Saint-Barth de la société nationale de sauvetage en mer. Lorsque la saison cyclonique débute, tant que l’état de la mer le permet, le Capitaine Danet continue de sortir pour porter secours aux marins et navires en détresse. « On sort tant que l’on peut, jusqu’au point où ce n’est plus possible, confirme Jérôme Pellerin, le patron de la SNSM de Saint-Barth. On fait le maximum mais en général, les gens ne sont plus sur leur bateau lorsque la météo se dégrade. Donc nous avons beaucoup moins de monde à secourir. »
L’une des difficultés rencontrées par la SNSM est liée à l’absence, à Saint-Barth, d’infrastructure qui permette de mettre son bateau à terre en cas de forte alerte cyclonique. «Quand il y a une alerte violette (confinement, ndlr), tous les bateaux sortent mais pas nous, explique le patron. On utilise le plus de corps morts possible pour l’attacher et ensuite, advienne que pourra ! » Jusqu’à présent, le Capitaine Danet est encore à flot. Même s’il aurait bien besoin d’un petit coup de polish.
Jérôme Pellerin explique : «Aujourd’hui, heureusement, nous n’avons pas à répondre à une alerte. Car notre bateau a vraiment besoin de réparations. Il commence à être âgé et on l’utilise d’une façon un peu rude. » Et pour ça, quelle que puisse être la qualité de l’entretien, rien à faire. « Tous les bateaux ont besoin de fonctionner régulièrement pour que les systèmes restent efficaces, précise Jérôme Pellerin. On essaye de faire une sortie par semaine pour entraîner nos bénévoles, mais ce n’est pas suffisant. Et quand on est appelé pour une intervention, c’est du secours. Donc quand on monte à bord, on allume les moteurs et quand on part, c’est à toute vitesse. » Pas l’idéal pour ménager sa monture.
Le Capitaine Danet avait déjà rencontré quelques problèmes de moteur en 2021. Cette année, c’est un piston mais aussi une culasse qui grincent. « Le problème est qu’il faut soulever le moteur pour réparer, donc on est obligé de l’amener sur un chantier à Saint-Martin, remarque le patron. En étant obligé de faire la traversée sur un seul moteur. » Et le coût prévisionnel de l’opération n’est évidemment pas anodin puisqu’entre les pièces et la main d’œuvre, la facture devrait approcher les 10.000 euros. Soit la moitié de la subvention annuelle qu’accorde la Collectivité territoriale à la SNSM. Fort heureusement, quelques généreux donateurs devraient permettre au vieux Capitaine Danet de retrouver un brin de fraîcheur à Saint-Martin.