Le théâtre du Paradis accueillera demain soir deux écrivaines de renom, Véronique Ovaldé et Viktor Lazlo, venues parler de leurs ouvrages et rencontrer leurs lecteurs dans le cadre du festival Ecritures des Amériques.
La lecture et l’écriture servent notamment à «sauver les enfants des familles asphyxiantes », dit Véronique Ovaldé dans une interview au Parisien. C’est un peu ce que veut faire l’héroïne de son dernier roman, “Personne n’a peur des gens qui sourient”. Une femme, Gloria, décide de s’évaporer. Elle récupère à l’école, en pleine journée, sa fille adolescente et la cadette, et traverse la France avec elles. Avec l’espoir de disparaître, d’effacer leurs trois vies pour en recommencer une toute neuve, dans un étonnant sang-froid.
« Je retiendrai de ce livre la fine peinture du personnage principal », commente Natacha Budin, membre de l’association Saint B’Art, qui animait hier soir à la bibliothèque un atelier lecture, en amont de la rencontre de ce vendredi. « On découvre la complexité, les ressorts qui l’animent, au fur et à mesure des pages et jusqu’au dénouement. L’intrigue est lancée tout de suite, et on se questionne sur ses motivations jusqu’à la fin du livre. » Natacha Budin note la présence récurrente des fantômes dans l’univers de Véronique Ovaldé : « Ils ne doivent pas être très loin d’elle ; je serais curieuse de l’interroger là dessus. On sent une auteure créative, imaginative, des expressions ou descriptions surprenantes ponctuent le récit. Ce roman parlera particulièrement aux femmes et aux mères, la relation entre l’héroïne et ses filles étant au cœur de l’histoire. »
Avant-première
Demain soir, Véronique Ovaldé sera accompagnée de Viktor Lazlo. Derrière ce pseudonyme, Sonia Dronnier, davantage connue, jusqu’ici, pour sa voix de chanteuse de jazz que pour ses romans. Mais avec “Les passagers du siècle”, cela pourrait bien changer. « On est sur un livre historique qui fait voyager de 1850 à nos jours », explique Natacha Budin. « Il y a un vrai travail de recherche sur des tragédies de l’histoire, la traite négrière et la Shoah. On sent que Viktor Lazlo s’attaque à un gros morceau, au travers de la destinée de deux familles qui vont être touchées par ces événements. Mais elles vont en sortir, finalement, grandies ; l’idée de “ce qui ne tue pas rend plus fort” est très présente dans ce roman. Les personnages sont les héros de leur vie, on sent un goût effréné pour la liberté, ils sont très résilients. Ce sont des sujets qui font partie de l’humanité. C’est aussi un joli hymne à la tolérance. La grande Histoire montre que nous sommes tous les mêmes, face à l’horreur. »
Les premières pages du roman emmènent le lecteur à Fort-de-France, en Martinique. Rien d’étonnant à ce choix de décor, Viktor Lazlo étant issue d’un père martiniquais et d’une mère grenadienne. Chanteuse, écrivaine, comédienne : en plus de trente ans de carrière, elle a prouvé qu’elle savait tout faire. Saint-Barthélemy aura peut-être la chance d’entendre un extrait, en avant-première, du prochain roman de Viktor Lazlo, “Trafiquants de colère”, la suite des “Passagers du siècle”, puisqu’il doit paraître le 29 janvier prochain. « C’est une artiste très complète, je suis très intéressée de comprendre pourquoi elle se tourne aujourd’hui vers la littérature, qu’elle semble placer au sommet des arts. Et écrire un livre comme ça… Chapeau ! » s’enthousiasme Natacha Budin.
Les deux romancières viennent à Saint-Barthélemy dans le cadre du festival Ecritures des Amériques organisé chaque année dans les Antilles. Sur place, l’association locale Saint-B’Art s’est fait le relais de l’événement, et espère bien rééditer cette escale littéraire à l’avenir.
> Soirée littéraire, dédicaces et verre de l’amitié, vendredi 22 novembre à 19 heures au théâtre du Paradis à Gustavia. Entrée gratuite.