L’inauguration de la dixième édition du Saint-Barth Gourmet Festival marque l’inscription durable de l’événement dans le paysage événementiel de l’île. Mardi 7 novembre, le lancement officiel du rendez-vous des amoureux et autres amateurs de grande cuisine s’est déroulé à l’hôtel Le Barthélemy, à Grand-Cul-de-Sac. Une réception qui s’est voulue à la fois conviviale et raffinée, uniquement sur invitation, mais qui a rassemblé de nombreuses personnalités de Saint-Barthélemy. Pour mieux signifier l’importance de cette dixième édition, les douze chefs invités étaient accompagnés de Guillaume Gomez, ambassadeur pour la gastronomie et représentant personnel du président de la République. Chef au Palais de l’Elysée de 1997 à 2021, meilleur ouvrier de France en 2004, ce dernier a insisté quant à la force du symbole que revêt le passage des dix ans d’existence pour un tel événement.
« Ne pas s’endormir sur ses lauriers »
« Un festival qui a dix ans, ce n’est pas rien, a déclaré Guillaume Gomez. Dix ans, ça a un sens. Ça veut dire que les gens qui se sont impliqués dans ce festival, que ce soient les acteurs ou les partenaires, ont accompli quelque chose d’important. Ensuite, si la France est la première destination touristique au monde, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Saint-Barthélemy est une belle destination mais pour laquelle les gens ne font pas forcément le lien avec la France. Or, ce festival crée un pont culturel et économique entre la métropole et les habitants de Saint-Barthélemy. » Pour l’ambassadeur de la gastronomie, le Gourmet est également l’occasion de s’interroger sur les conséquences du tourisme, des systèmes de production et de transport de l’alimentation ou encore sur les enjeux de la formation pour la jeunesse de l’île. Et d’évoquer l’hydroponie, la méthanisation des déchets, etc. Des préoccupations majeures qui n’étaient toutefois pas véritablement au cœur des discussions lors du gala inaugural.
De fait, pour l’ensemble des convives, il s’agissait davantage de se réunir autour d’une flûte à Champagne, d’un verre de rhum ou de vin afin de déguster les mets élaborés par les chefs invités. Parmi ces «maestros », une cheffe. Kelly Rangama, la seule femme de la sélection. Accompagnée de son pâtissier de mari, Jérôme Devreese, avec lequel elle illumine les papilles des clients de son restaurant parisien, Le Faham, elle confie sa satisfaction à être présente. « C’est un festival où de grands chefs sont invités donc pour de jeunes restaurateurs étoilés (Le Faham affiche une étoile au guide Michelin, ndlr), c’est un honneur d’être là », assure-t-elle. D’autant plus que Le Faham, entité gastronomique s’il en est, se nourrit de la richesse ultramarine. Par le biais d’attaches avec la Guadeloupe, mais également par les origines réunionnaises de Kelly Rangama.
« Partager des choses que j’aime »
« On est resté concentré sur ce que l’on sait faire, explique la cheffe. C’est-à-dire adapter les bases de la cuisine française avec des touches ultramarines.» Jérôme Devreese souligne la qualité des échanges avec le chef du Manapany, Anthony Martel. « Il m’a guidé dans mon délire de cueillette de petites feuilles de citron vert dans le jardin », s’amuse le pâtissier.
Parmi les vedettes de cette dixième édition du Gourmet, Pierre Hermé. Meilleur pâtissier du monde en 2016, il évoluera au Christopher où il proposera le petit déjeuner et le “tea time”. Au menu, des bostocks, un pain perdu, un bol d’açaï, des gâteaux, des madeleines… « J’aime partager des choses que j’aime », glisse le pâtissier. Pour sa première venue sur l’île, il apprécie tout particulièrement son lieu de résidence. « On a l’impression d’être reçu à la maison, sourit-il. Et puis, quand je vais quelque part, j’aime savoir ce que les gens mangent. Donc c’est ce que je vais m’employer à faire. » En toute simplicité. Comme le feront certainement tout au long de la semaine les habitués du Gourmet.
Douze chefs, douze univers Les chefs invités de la 10e édition du Gourmet Festival sont les suivants :
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