Vice-président de l’association Ciné Saint-Barth, Jean-Marc Césaire accompagne le Festival depuis plus de dix ans. Pour cette 26e édition, il souligne l’éclectisme de la programmation qui fait de Saint-Barth, assure-t-il, « la capitale du cinéma caribéen pendant quelques jours ».
La Guadeloupe, la Guyane, Trinidad-et-Tobago, Cuba mais aussi la Nouvelle-Orléans. Pour sa 26e édition, qui a débuté hier soir (mercredi 3 mai) sur le plateau de l’Ajoe à Lorient par la projection du film intitulé “Le lien qui nous unit” du réalisateur guyanais Pélagie Serge Poyote, le Saint-Barth Film Festival invite les spectateurs de l’île à se plonger dans différents univers caribéens. A tel point que le vice-président de l’association Ciné Saint-Barth, Jean-Marc Césaire, n’hésite pas à affirmer : « Saint-Barth est tout petit mais pendant quelques jours, c’est la capitale du cinéma caribéen. Il y a des films que je vais découvrir pendant le festival et qui seront certainement aussi présentés en Guadeloupe. Ça crée une cohésion, plus qu’une harmonie. On fait peuple pendant ce festival. Peuple caribéen. Nous ne faisons qu’un. » Ce, jusqu’aux Etats-Unis puisque le documentaire qui clôturera le Festival, “Jazz Fest, a New Orleans story”, célèbre les cinquante années d’existence du Festival Jazz et Héritage de la Nouvelle-Orléans. Et s’il est une ville étasunienne imprégnée de la culture caribéenne, c’est sans nul doute possible la plus grande ville de l’Etat de Louisiane.
« De nombreuses influences »
Jean-Marc Césaire, qui est également le directeur et coordinateur des projets Ciné Woulé en Guadeloupe, est un des acteurs majeurs du Saint-Barth Film Festival depuis plus de dix ans. Projectionniste, il anime également des projets sur l’éducation à l’image. Ce qu’il l’amène à voir de nombreux films tout au long de l’année. « J’ai une oreille beaucoup plus grande de la part des organisateurs du Festival, donc un peu plus d’influence », relève-t-il. Pour cette édition, il se félicite de l’éclectisme de la programmation. « Nous avons de nombreuses influences, ce qui permet au Festival de renforcer sa position en tant que représentant du cinéma caribéen, explique-t-il. J’ai apporté ma petite contribution mais il y a aussi des films que je ne connais pas donc cela va être un enrichissement personnel. »
L’autre particularité du Saint-Barth Film Festival qui continue de séduire Jean-Marc Césaire est sa parfaite intégration dans le paysage culturelle de l’île. Particulièrement dans ce qui permet à Saint-Barth d’accueillir des événements tout au long de l’année, c’est-à-dire son tissu associatif. « Le Festival a pu être décalé un petit peu cette année parce qu’il y avait d’autres festivals avant (Le Saint-Art Livre et Jazz Festival, notamment, ndlr), précise-t-il. Ce qui nous permet de bénéficier du concours des personnes qui organisent ces autres événements. Il y a une mutualisation des activités car les associations ne sont pas hermétiques. Il y a des passerelles entre elles. Il n’y a pas de concurrence mais du soutien à Saint-Barthélemy. »
Dans la sélection 2023 le festival propose cinq films (courts et longs métrages) et trois documentaires. Il va sans dire que Jean-Marc Césaire, même s’il n’a pas encore eu l’occasion de tous les visionner, nourrit quelques préférences. Il pense notamment à un court métrage “Red” (26 minutes) de Fabienne Orain Chomaud, qui est projeté ce jeudi soir à 20 heures sur le plateau de l’Ajoe en présence de la réalisatrice. « C’est une version revisitée du Petit chaperon rouge de Charles Perrault, à la sauce caribéenne, sourit le directeur de Ciné Woulé. Ça se passe pendant le carnaval en Guadeloupe. Une jeune femme est poursuivie par un homme, dans le rôle du grand méchant loup ! » Il songe également à “L’âme du couteau chien” de Barcha Bauer (52 minutes), qui sera également projeté à l’Ajoe, demain vendredi à 20 heures. « A Saint-Barth, le couteau chien a aussi joué un rôle très important, notamment chez les pêcheurs et les marchands, même si c’est un peu tombé en désuétude aujourd’hui évidemment, remarque-t-il. Mais du temps des grands et arrière-grands-parents, c’était une référence. » Enfin, il mentionne “Ahi Na Ma” un documentaire de 53 minutes sur le groupe réunionnais Lindigo lors de son séjour à Cuba à l’occasion du Havana World Music Festival (projeté ce jeudi soir à l’Ajoe). « Sur le plan artistique, malgré la distance avec la Réunion, il y a ce point commun musical avec la Caraïbe », souligne Jean-Marc Césaire.
Le Saint-Barth Film Festival prendra fin samedi soir. Il est à noter que les séances sont gratuites et ouvertes à tous.
Programme
• 10h, Théâtre du Paradis • 20h, Ajoe Lorient, soirée musique internationale- Le Bitin Brass Band en live avant les films - Ahi Na Ma - Lindigo à Cuba de Laurent Benhamou & Valentin Langlois (France, 2018, documentaire, français/créole/espagnol, 53 minutes)
• 10h, Théâtre du Paradis : Deux documentaires d’Emile Romney sur les cases créoles. - KAZ…..on lèspwi pou dèmen / KAZ… une inspiration pour demain (Guadeloupe, 2021, French, 19’59”sous-titre en anglais) • 20h, Ajoe Lorient, soirée « sauce chien » demonstration “sauce chien” par Alice Romney
• 14h30, Théâtre du Paradis : • 20h, Ajoe Lorient, soirée de clôture |