C’est une première : le 14 décembre, une Saint-Barth défilera à Marseille et en direct sur TF1 parmi les trente candidates au titre de Miss France 2020. Layla Berry a été élue ambassadrice de beauté des Îles du Nord, samedi soir à Saint-Martin.
Le spectacle était autant dans la salle que sur scène, samedi au Princess Casino de Saint-Martin. Robes de soirées fastueuses et talons improbables : le public s’était mis sur son 31 pour assister à l’élection de Miss Saint-Martin Saint-Barthélemy. Avec deux jeunes filles Saint-Barth parmi les candidates, Florence Blanchard et Layla Berry, les représentants de notre île sont venus en force pour les soutenir, et occupaient pas loin de la moitié de la salle.
Sur une estrade, le jury, composé de plusieurs professionnels de Saint-Martin (un opticien, une chorégraphe, une maquilleuse, le patron du Beach Club de Grand Case, et Narcisse Dupré, du service culture-communication de la Collectivité). Il a couronné Layla Berry, tout juste 20 ans, 1,75 m.
« Maximiser le profit tout en minimisant les risques»
La jeune fille remplit tous les critères Miss France : grande et fine, gracieuse et jolie, non tatouée, sachant bien s’exprimer et une tête bien faite. Lors des discours de présentation, elle a surpris son monde en révélant se destiner à une carrière d’ingénieure financier, ce qui dans l’imaginaire collectif, est loin des robes longues à paillettes... Et d’expliquer par le menu en quoi consiste cette profession : «Créer de nouveaux marchés, maximiser le profit tout en minimisant les risques pour nos investisseurs », a-t-elle détaillé, suscitant les rires dans la salle. « C’est un moyen de contribuer au développement économique de nos belles îles », résumait Layla, avouant se retrouver dans les qualités requises pour ce métier, « la curiosité, la vivacité, l’esprit d’analyse et de synthèse. » Layla est actuellement en troisième année de licence stratégie et économie d’entreprise à la Sorbonne, à Paris.
Avec son sourire éclatant et ses yeux de biche, elle a de l’ambition, tant dans ses études que dans son parcours de reine de beauté qui, comme l’a rappelé son père Stéphane Berry, un peu inquiet mais surtout très fier à l’issue du couronnement, « ne fait que commencer aujourd’hui. » Maryse, sa mère, miss Martinique au même âge, saura prodiguer les bons conseils à sa fille pour qu’elle se démarque parmi les 30 représentantes des régions françaises. En novembre, Layla partira à Tahiti pour une préparation intensive sous l’égide de Sylvie Tellier. Et le 14 décembre, toute l’île sera devant TF1 pour assister à sa prestation.
Mais retour à Saint-Martin. Les cinq candidates ouvrent le bal en tenue dite culturelle, un peu intimidées. Elles se lâchent au second passage, en maillot de bain et plumes style Rio de Janeiro, le thème étant les carnavals du monde. Qui dit carnaval, dit Venise ; le troisième passage, robes et loups pailletés, emmenait les spectateurs dans la fabuleuse Cité des Doges. Des artistes saint-martinois assuraient le spectacle entre chaque défilé, afin de laisser aux filles le temps de se changer.
Puis est venu le moment des écharpes. Le prix de la sympathie, remis par les cinq filles entre elles, revient à Amandine Gassant. Le prix du public, c’est à dire celle qui a le plus agité les réseaux sociaux, à Layla Berry. Le prix de la culture générale est pour Florence Blanchard, ce qui n’a pas manqué de susciter les cris enthousiastes de l’inratable “team Blanchard” venue la supporter. Celle qui se destine à la comptabilité a obtenu, sur un QCM de quarante questions, l’excellente note de 18/20. Enfin le coup de cœur du jury attribué à Tanaya Charles, dont chaque passage provoquait aussi les hurlements hauts perchés de ses nombreux soutiens.
Le suspense monte d’un cran pour l’issue finale du concours. Amandine Gassant est la première appelée, quatrième dauphine. Florence Blanchard reçoit l’écharpe de troisième dauphine. Tanaya Charles, seconde dauphine. Restent alors deux candidates en lice, qui défilent une dernière fois, ensemble, puis attendent le verdict main dans la main, face à face. Layla Berry et Cassandre Martin ont toutes deux de solides arguments, mais c’est bien la première qui est couronnée.
Cassandre Martin partira au Canada participer à Miss Global International. Et Layla Berry à Tahiti, donc.
S’il n’y a qu’une gagnante, il suffit de voir avec quelle aisance Jessica Borilla, originaire de Saint-Barth et première dauphine l’an dernier, a orchestré le couronnement final. Il y a un an, cette jeune fille était timide et réservée. On ne l’a presque pas reconnue dans sa robe de soirée argentée, tout sourire, arpentant la scène en parlant haut et fort dans son micro, très à l’aise : preuve vivante que quelle que soit sa position au classement final, le concours de Miss est une voie express vers la confiance en soi et l’assurance.
JSB 1345
Photo © Dacha