Les appels aux dons se sont multipliés après l’incendie qui a ravagé la charpente et la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dans la nuit du 15 au 16 avril. Répondant à la demande de mobilisation de François Baroin, président de l’Association des Maires de France, le conseil exécutif vient de voter à l’unanimité un don de 20.000 euros pour la reconstruction du monument, jugeant que le sinistre touche “au plus profond notre identité, notre Histoire et notre patrimoine français”.
Une marque de générosité alors que les dons récoltés par la Fondation du Patrimoine ont causé une polémique en France. Plus d’un milliard d’euros de promesses de dons a été annoncé en quelques heures pour rebâtir la cathédrale. Plus de 218 millions d’euros ont été reçus à ce jour par la Fondation du Patrimoine. De quoi légèrement écoeurer ceux qui collectent des dons pour les plus démunis, ou encore qui se battent avec très peu pour sauver des monuments historiques en péril, par exemple.
D’ailleurs, la Fondation du Patrimoine a clotûré mardi la collecte pour Notre-Dame de Paris et en a ouvert une nouvelle, “Plus Jamais ça !”, qui alimentera un fonds d’urgence destiné à mettre en sécurité les sites patrimoniaux les plus menacés du pays.
Autre sujet de débat, la semaine dernière à l’Assemblée nationale : la décision de l’Elysée de déroger à la règlementation habituelle de restauration de bâtiments historiques pour accélérer la procédure de reconstruction de Notre-Dame de Paris. Emmanuel Macron a annoncé l’achèvement des travaux dans cinq ans, délai impossible si les règles d’urbanisme sont respectées. Beaucoup dénoncent une précipitation potentiellement préjudiciable pour le bâtiment séculaire. « Il n’est pas question de remettre en cause les principes fondamentaux de la préservation du patrimoine », a voulu rassurer le ministre de la Culture Franck Riester. L’avis des Français sur le futur de la cathédrale devrait être sollicité via une consultation.
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